La figure de proue de la résistance farouche à la prise de Panchir n’est autre qu’Ahmed Chah Massoud, surnommé le « Lion du Panchir », qui, après avoir résisté au régime communiste afghan, a, en effet, repoussé les multiples tentatives de l’envahisseur soviétique de chasser ses moudjahidines de la vallée, ainsi que celles des Taliban.
L’aura et l’héritage du Commandant Massoud, tué par des kamikazes en 2001, deux jours avant les attaques du 11-Septembre, restent vivaces dans la province imprenable, qui a juré fidélité à son fils âgé de 32 ans, Ahmad Massoud. Son mouvement armé, le Front national de résistance (FNR), composé par l’Alliance du nord, formée par son père, et d’autres factions, s’est préparé à l’arrivée au pouvoir des insurgés islamistes.
À lire aussi : Afghanistan: le Panchir, une zone hostile et « imprenable »
Un temps, après avoir pensé préserver l’inviolabilité de la province, et même entrepris des pourparlers avec les envahisseurs, les Panchiri ont fini par se rendre compte que la seule option qui puisse leur garantir la souveraineté de leur territoire, c’est de faire face aux taliban.
« Aux yeux des Taliban, le Panchir fait tache sur la carte… »
« Nous sommes dans une nouvelle phase de la guerre », a confié Fahim Fetrat à France 24. « Nous entrons dans la phase de guérilla maintenant. Ce n’est pas la première fois que cela arrive au Panchir, la même chose s’était produite pendant l’occupation soviétique et contre les Taliban dans les années 1990, lorsque l’ennemi avait capturé les villes et que nous avions résisté dans les montagnes. », poursuit-il.
« Militairement, la situation est compliquée car les Taliban ont préparé leur offensive en prenant 21 vallées adjacentes au Panchir et restent sur une dynamique de victoire », estime Olivier Weber, selon la même source. « Le rapport de force n’est pas favorable à la résistance, qui est totalement encerclée, même si on peut faire confiance aux résistants qui sont des maquisards de longue date. »
À lire aussi : Afghanistan: le FNR tient le coup, malgré l’assaut des Taliban
Et de conclure : « Aux yeux des Taliban, le Panchir fait tache sur la carte, car il n’est pas totalement sous contrôle, et il ne le sera peut-être pas tout de suite. »
Repliés dans les montagnes et les vallées, les héritiers du « Lion du Panchir » jouent une nouvelle fois leur avenir et celui de leur forteresse naturelle.