Des dizaines de corps ont été retrouvées sur la rivière Setit, qui marque la frontière entre l’Ethiopie et le Soudan, alors que les récents combats au Tigré ont fait des centaines de morts, ont rapporté des habitants situés sur la rive soudanaise.
Selon les informations rapportées par les médias soudanais, certains des corps présentent des blessures par balle, d’autres ont des mains liées. Un agent de santé qui a fui au Soudan pour échapper aux combats entre les forces éthiopiennes et les rebelles du Tigré, a déclaré à Reuters qu’il avait enterré 10 corps, la semaine dernière. 28 autres corps ont été repêchés, dont 7, lundi, a-t-il ajouté.
L’agence de presse (AP), citant un responsable soudanais, a indiqué que les autorités locales de la province de Kassala avaient trouvé une cinquantaine de corps. Le gouvernement éthiopien n’a pas réagi à ces cas de corps retrouvés.
Mais un compte Twitter géré par l’Etat central a déclaré, lundi, qu’une campagne «Â propagandiste » sur un «Â faux massacre » à Humera – où coule la rivière Tekeze (Setit) – «Â a été relancée à nouveau en utilisant de fausses images et en montrant des images graphiques ».
Le conflit a fait des millions de déplacés
La région du Tigré, à l’extrême nord de l’Ethiopie, est en proie depuis huit mois à une guerre et par le spectre grandissant de la famine. Le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé, le 4 novembre, une opération militaire au Tigré pour chasser et désarmer les autorités locales, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Fin novembre, le gouvernement, épaulé dans ce conflit par des troupes venues de l’Erythrée voisine et de la région de l’Amhara, qui borde le Tigré au Sud, avait pris la capitale régionale, Mekele, et proclamé la victoire. Mais les combats se sont poursuivis jusqu’à la reprise de Mekele fin juin par les rebelles. Le conflit a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.