Le président français, Emmanuel Macron, réunit à Paris, mardi, plusieurs dirigeants africains et d’autres grandes nations, dans le cadre du « Sommet sur le financement des économies africaines ». Mais, ce sera en l’absence de Xi Jinping, également invité. Le président chinois ne sera ni à Paris, ni présent par visioconférence.
Mardi 18 mai, une quinzaine de dirigeants africains, des hauts responsables européens et représentants d’organisations internationales se réunissent à Paris pour réagir au « choc économique » causé par un an de crise sanitaire. C’est sur l’initiative du président français, Emmanuel Macron, qui a réuni plusieurs dirigeants africains et d’autres grandes économies, dans le cadre du « Sommet sur le financement des économies africaines ». Invité pour la circonstance, le président chinois, Xi Jinping, se fera simplement représenter par visioconférence.
En effet, alors que l’Elysée travaillait depuis plusieurs mois à associer la Chine à son sommet du 18 mai, la diplomatie chinoise n’a toujours pas répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron. Finalement, Pékin a décidé être représenté, par visioconférence, par un de ses responsables, qui jusque-là n’est pas encore précisé.
Y participeront également, en visioconférence, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. L’ONU, le FMI, l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Banque mondiale et plusieurs banques publiques internationales seront conviés.
Parmi les pays représentés en présentiel, figurent l’Angola, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan, le Togo et la Tunisie et, du côté européen, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, ainsi que l’UE.
La Chine, l’ennemie de la France en Afrique
En Afrique, la Chine s’est toujours montrée distante de la France, qui s’inquiète des stratégies d’influence menées par Pékin sur le contient. «Il n’est pas concevable de laisser les coudées franches aux nouveaux acteurs qu’on voit s’engager sur le terrain du développement», a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, décembre 2020. Ces nouveaux acteurs sont, entre autres, la Russie, la Turquie et la Chine. « En Afrique, nous devons tenir notre place », a lancé Jean-Yves Le Drian, en Septembre 2019, lors d’un échange avec des chefs d’entreprises à Douala, capitale économique du Cameroun.
Pékin a développé une présence massive en Afrique, notamment à travers le projet pharaonique des « nouvelles routes de la soie », qui prévoit de connecter la Chine à l’Asie, l’Europe et l’Afrique, à travers la construction de ports, de lignes ferroviaires et d’aéroports. Mais certaines critiques, notamment venues de l’Occident, estiment que les pays les plus pauvres sont poussés à s’endetter pour financer des infrastructures inutiles. Des critiques qui n’ont jamais été du goût de l’empire du Milieu qui y voit un mépris de l’Occident face à la montée en puissance de la capacité économique de la Chine en Afrique. La réaction de la diplomation chinoise face au « Sommet sur le financement des économies africaines », qui se tient actuellement à Paris, est alors bien justifiée.