Bénin – Avocat molesté: « affirmations approximatives et inexactes », le Barreau répond à Mètonou
Après la sortie médiatique du Procureur spécial (PS) de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) sur l’interpellation de Me Enosch Chadaré, l’Ordre des avocats est revenu à la charge. Dans un « droit de réponse » publié ce jeudi 11 novembre, le Barreau réplique et attaque les arguments de Mario Mètonou.
Image d’illustration
Selon le Barreau, les déclarations du Procureur spécial pour justifier l’arrestation de Me Enosch Chadaré lors de l’opération de saisie de 2,5 tonnes de cocaïne, contiennent des affirmations approximatives et inexactes. Sur plusieurs points du communiqué du magistrat, les avocats ont apporté des éléments contradictoires.
Sur la violation du double cordon de sécurité et la violence verbale que l’avocat aurait opposé aux enquêteurs, le Barreau fait quelques observations. Pour l’Ordre des avocats, « il est ubuesque de dire qu’un simple individu non armé ait pu franchir un double cordon de sécurité constitué de militaires et de policiers, spécifiquement mis sur pied pour une opération aussi sensible ».
Sur l’accusation de violence verbale et physique
Selon les dires du Procureur spécial Mario Mètonou, Maître Chadaré aurait opposé à l’équipe d’intervention une violence verbale et physique. L’Ordre a clairement du mal à croire à cette affirmation du Procureur.
Me Igor Cécil Sacramento, Bâtonnier
Quels que soient le caractère et la force physique d’un individu, on a du mal à croire qu’il ait pu opposer une violence physique et verbale à un dispositif sécuritaire aussi musclé et dissuasif que celui dit avoir mis sur pied le Procureur Spécial.
Mieux, le Bâtonnier se dit surpris par les accusations du Procureur, connaissant la nature pondérée de son confrère incriminé. « Au demeurant, pour qui connaît bien la nature pondérée du Confrère incriminé en cette affaire, on est d’autant plus surpris de cette accusation du Procureur Spécial », a-t-il dit.
Sur le prétendu enregistrement filmé des opérations
Me Enosch Chadaré est aussi accusé d’avoir filmé les opérations de l’équipe d’intervention. Sur ce point, le Barreau exige des preuves. Pour l’Ordre des avocats, le téléphone du mis en cause ayant été confisqué pendant des heures, la police devrait pourvoir facilement retrouver la preuve du supposé enregistrement vidéo.