Togo: décès de Zarifou Ayéva, premier ministre des affaires étrangères sous Faure Gnassingbé

Fils de feu Dermane Ayéva, cadre de l’Union des Chefs et des Populations du Nord(UCPN), parti politique progressiste de l’époque de la lutte pour l’indépendance du Togo, Zarifou Ayéva a été le tout premier ministre des affaires étrangères sous Faure Gnassingbé. Âgé de 83 ans, le natif de la famille royale de Koumah(Sokodé) fût l’un des artisans de la lutte pour l’avènement de la démocratie dans les années 1990.

Zarifou Ayéva est né le 22 avril 1942 à Sokodé. Il évolue d’abord dans l’administration et les entreprises publiques — nommé ministre du Commerce, de l’Industrie et des Transports en 1975, puis occupa plusieurs portefeuilles, dont celui de l’Information à la fin des années 1970. Au tournant des années 1990, alors que le Togo connaît des vagues de contestation et une transition démocratique incertaine, Ayéva s’engage dans l’opposition et devient l’un des principaux porte-voix du pluralisme politique.

En mai 1991, il fonde le Parti pour la Démocratie et le Renouveau (PDR), qui se positionne comme une formation d’opposition modérée mais visible sur l’échiquier national. Il a été candidat à l’élection présidentielle de 1998, où il obtint une part marginale des suffrages, mais son rôle dépasse les seuls résultats électoraux : il a été une figure du dialogue politique, parfois impliquée dans des négociations et gouvernements d’union.

Ministre des Affaires étrangères sous Faure Gnassingbé

Après la période de transition entourant l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005, Zarifou Ayéva a été nommé ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine (cabinet annoncé en juin 2005). Sa nomination faisait partie d’un gouvernement incluant des personnalités issues de différentes familles politiques, dans un contexte où la légitimité du pouvoir et la nécessité de stabiliser le pays géraient la vie politique togolaise. Il a occupé ce poste jusqu’en 2007, période durant laquelle la diplomatie togolaise dut composer avec des demandes de normalisation démocratique et des pressions internationales sur la gouvernance nationale.