Sénégal – Dialogue national: intégralité du discours du président Macky Sall
Le président sénégalais Macky Sall, a prononcé lundi, un discours d’ouverture à la cérémonie officielle du lancement du dialogue national devant aboutir à une nouvelle date de la présidentielle. Dans ce discours, le chef de l’Etat sénégalais a notamment annoncé un projet d’amnestie. Ce projet d’amnistie qui sera proposé dès mercredi, concernera les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024. Le but, c’est de pacifier l’espace politique sénégalais.
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Ci-dessous, le discours intégral du président Macky Sall:
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre, Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales, Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et Environnemental, Mesdames,
messieurs les Ministres d’Etat et Ministres, Honorables Députés, Hauts Conseillers, et membres du CESE,
Mesdames, Messieurs les responsables des partis politiques et coalitions de partis politiques, Notabilités religieuses et coutumières, Mesdames, messieurs les représentants du secteur privé et des centrales syndicales,
Mesdames, messieurs les représentants de la société civile, Mes chers compatriotes,
Chers invités en vos rangs et qualités,
Je tiens à vous remercier sincèrement pour le temps et les efforts que vous consacrez à ce rendez-vous majeur de la Nation sénégalaise. Notre pays est confronté depuis quelques temps à 6 une situation inédite, lourde de menaces sur la paix, la sécurité, la stabilité et le bien-être de la Nation. Dans l’histoire des nations, il est des moments d’adversité auxquels il faut savoir mettre un terme, par le dialogue et le consensus, pour l’intérêt supérieur de la Nation qui transcende les intérêts particuliers et partisans, sous peine d’aller vers des lendemains incertains. Ce temps est venu pour la nation sénégalaise ; parce que la vie des Nations transcende la vie politique et appelle tout un chacun, au sens des responsabilités et de la patrie. C’est pourquoi, je voudrais, à l’entame de mon propos, réaffirmer que je n’ai aucun agenda personnel. Je tiens à réaffirmer de façon claire et nette que le 02 avril 2024, marquera la fin de mon mandat.
Je l’avais dit et je le maintiens.
Notre pays se retrouve à un carrefour important. Mon souhait c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente. A cette fin, et dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de Loi d’Amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024. Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la Nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles, afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même, en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel : c’est à dire, la sauvegarde de notre unité nationale, toutes sensibilités confondues, et la préservation de l’Etat de droit et de la République. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre pays. J’ai convoqué ce dialogue national dans cet esprit conformément à mon message du 3 février. C’est le sens des échanges que j’ai eus depuis ce matin avant cette présente cérémonie. Toutes les démocraties, même censées être les plus vieilles, ont leurs moments de fragilités, parfois ponctués de violence. Nous le savons tous et je n’ai nul besoin de donner des exemples. Le dialogue et la concertation permettent justement de soigner ces fragilités et d’avancer dans la quête de l’idéal de démocratie. C’est ce que j’ai toujours choisi. Par le dialogue sincère, notre démocratie se renforcera ; et malgré la charge des épreuves, nous resterons ainsi dans le bon sens de l’histoire ; celle des grandes Nations qui sortent encore plus fortes des épreuves qu’elles traversent. Une formule bien de chez nous rappelle, à juste titre que :« RERO AMOUL NIAK WAKHTAN A AM ».