De l’adversité politique à la collaboration, c’est le nouveau rapport qui lierait l’ancien premier ministre de Boni Yayi et le chef de l’Etat. Selon le politologue béninois Richard Boni Ouorou, Lionel Zinsou serait ministre-conseiller sous couvert du dernier gouvernement Talon.
Alors que le dernier rapprochement de l’ancien premier ministre Lionel Zinsou est perçu par le commun des béninois comme le signe précurseur d’un dégel de la crise politique, le politologue Richard Boni Ouorou y voit un acte de reconnaissance d’une personne qui est désormais au cœur de la gouvernance mais sous couvert.
Dans une publication sur sa Page Facebook, le consultant international semble insinuer que le challenger de Patrice Talon en 2016 a changé de perception de la gouvernance de ce dernier, « parce qu’il a eu un poste de Ministre conseiller qu’il a glissé subtilement à un de ses jeunes hommes de main peu connu du grand public afin de passer inaperçu« .
Selon le politologue Richard Boni Ouorou, Lionnel Zinsou est désormais membre du gouvernement Talon depuis le dernier remaniement.
Un procès en sorcellerie fait à l’ancien premier ministre ?
Il est dans l’histoire politique du Bénin que le rapprochement entre deux adversaires politiques fait penser aux béninois un deal caché. L’environnement politique fait de marchandage divers a malheureusement conditionné les esprits dans ce sens. Il est en effet un secret de polichinelle que dans le milieu politique béninois, le soutien à une idéologie s’achète, le vote d’une loi à l’assemblée nationale se négocie, le silence se négocie et l’homme politique dirait l’autre a son prix pour se vendre.
Dans ce contexte, n’y a -t-il plus de compatriote capable de se surpasser, de se mettre au service du développement du pays, au service de la paix sans contre partie. Cette décadence morale dans laquelle on tente de loger l’ensemble des béninois si elle est réelle nécessite un reformatage mental.
Le déplacement du patriarche Nicéphore Soglo jusqu’au palais de la République dans le cadre du vernissage des 26 œuvres culturelles après un passage à domicile du président Patrice Talon n’est-il pas aussi anodin?
Serions-nous peut-être tenté de croire que le retour au pays de l’ancien maire de Cotonou aurait fait fléchir le vice président du forum des anciens chef d’Etat d’Afrique qui avait boycotté la cérémonie de réception desdites œuvres culturelles.
Tout compte fait, la plupart des acteurs politiques béninois ne sont pas en politique parce qu’ils nourrissent une conviction pour le pays ou sont préoccupés du bien-être des béninois. La politique pour beaucoup au Bénin est un tremplin pour les affaires. Un raccourci pour l’enrichissement illicite et une voie de facilité pour s’enrichir sans grands efforts.