Le tatouage entre de plus en plus dans les habitudes des Marocains. Ce style d’art n’est pourtant pas apprécié d’une frange de la population du royaume chérifien.
Ahmed Tberr, jeune Marocain de 34 ans, s’adonne aux tatouages depuis son jeune âge. Sur ses jambes, ses bras ou son torse, il en a fait dessiner près d’une dizaine. Chaque représentation raconte un pan de l’histoire de sa vie. Mais comme de nombreux adeptes au Maroc, le jeune homme doit faire face aux remarques et aux regards désapprobateurs du public, rapportent les médias locaux.
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Le chemin est encore long
Un sociologue s’est penché sur le sujet et reconnaît que l’opinion publique marocaine n’est pas encore prête à accepter cette forme d’art, et ceci pour diverses raisons. « C’est vrai que la société marocaine rejette encore l’idée du tatouage », explique le sociologue Mustapha Yassine, ajoutant : « Il y a plusieurs raisons à cela : la religion mais aussi les questions sanitaires et sociales. Pourtant la fréquentation ne cesse d’augmenter dans les salons de tatouage. Et comme il n’y a pas de liberté absolue, les jeunes se font tatouer en cachette et défient en quelque sorte le regard de la société. »
Même s’ils souffrent encore d’existence légale, les salons de tatouage ont poussé comme des champignons dans les principales villes du pays, comme Rabat, Casablanca ou encore Marrakech. Nabil Eddakhiri s’est spécialisé dans l’écriture japonaise. Le trentenaire est conscient qu’il y a encore du chemin à faire pour assurer un ancrage légal à son art.
« On est encore très loin de ce qui se fait en Amérique et en Europe. Il faudra peut-être encore 10 ans pour que le tatouage soit vraiment accepté », assure Nabil Eddakhiri. « J’espère juste que les mentalités vont changer et que le tatouage soit un jour considéré comme un art. Une personne qui se fait tatouer pour la vie accomplit un geste artistique. », assure-t-il.