Après la procédure judiciaire, les dossiers Aïvo et Madougou pourraient être l’objet de compromis politiques. C’est du moins ce que l’on peut retenir d’un entretien accordé par Léon Basile Ahossi, vice-président du parti « Les Démocrates » à RFI.
Respectivement condamnés à 10 ans et à 20 ans de prison ferme, l’agrégé de droit, Joël Aïvo et l’ancienne garde des sceaux, Reckya Madougou ne seront pas laissés à leur sort par leurs compagnons politiques.
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Reçu sur la radio internationale RFI, l’ancien député à l’assemblée nationale du Bénin et vice-président du parti « Les Démocrates », Léon Basile Ahossi croit à un compromis politique pour sortir d’affaire ces deux personnalités et les autres membres de leur formation politique emprisonnés dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les violences pré-électorales.
Il n’est donc pas exclu pour le parti « Les démocrates » de faire une démarche vers le chef de l’Etat, le président Patrice Talon pour négocier la libération de toutes les personnes emprisonnées dans le cadre des dernières élections présidentielles notamment l’universitaire Joël Aïvo et Reckya Madougou.
« Les instances du Parti vont se retrouver très bientôt pour savoir s’il faut faire une démarche en direction du chef de l’État. Nous croyons que tout va se décider au niveau du chef de l’État« , confie Léon Ahossi
Selon le quotidien « Le Matinal », dans la perspective de rencontrer le chef de l’Etat, un comité est en phase d’être constitué. Ce comité qui sera composé des membres du bureau politique national du parti « Les Démocrates » pourrait être mis sur pieds ce mardi 14 décembre 2021 à l’issue d’une rencontre projetée par les responsables du parti.
De lourdes peines à purger par les deux personnalités…
Poursuivi pour des faits de blanchiment de capitaux et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, l’universitaire Joël Aïvo a été condamné ce 7 Décembre 2021 à l’issue d’un long procès à la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Au terme du procès, l’agrégé de droit est condamné à10 ans de réclusion criminelle et au payement de 45 Millions d’amende par la présidente de céans, Christelle Adonou. Même peine pour ses deux co-accusés Boni Sarè Issiakou et Ibrahim Bachabi Moudjaïdou à la différence d’une amende de 5,7 millions. Quant au sieur Alain Dotou Gnonlonfoun, comptable de Joël Aïvo, il est relaxé au bénéfice du doute.
Ce que Joël Aïvo a dit après sa condamnation…
« Madame la Présidente, messieurs les accesseurs. Il ne revient pas à la justice criminelle d’arbitrer les adversités politiques. Ensuite, j’aimerais vous faire remarquer que seule la démocratie est éternelle. On peut en sortir mais croyez-moi, on y revient toujours. La démocratie, c’est la sécurité et la sûreté pour tous. Hors de la démocratie, c’est l’aventure pour nous tous. Aujourd’hui c’est moi, à qui le tour demain » ?, s’est demandé l’universitaire qui conclut son verbatim: « Pour finir Madame la Présidente, Messieurs les accesseurs, depuis le 15 avril, j’ai décidé de faire don de ma personne à notre pays. Vous êtes aussi des enfants de ce pays, faites de moi ce que vous voulez. »
Soixante et douze heures après le procès du constitutionnaliste, ce fut le tour de celui de l’ancien ministre de la justice, Reckya Madougou poursuivie dans un dossier de financement de terrorisme. Après 24 heures d’un procès harassant, le verdict est tombé au petit matin du samedi 11 Décembre 2021 comme un coup de massue sur la tête de la prévenue.
La cour dans son délibéré a reconnu la charge et a condamné la prévenue à 20 ans de réclusion criminelle et au payement d’amende. Ses co-accusés Bio Dramane Tidjani, Sacca Zimé Georges et Mama Touré Ibrahim ont été écopé de la même peine.
Réaction de Reckya Madougou après sa condamnation…
Quelques minutes avant sa condamnation, l’ancienne garde des sceaux, Reckya Madougou a affirme: « Je n’ai jamais été et je ne serai jamais une terroriste. » Elle est convaincu que tout a été orchestré pour l’emprisonner.
« Monsieur le Président, tout le monde aura compris que je ne suis pas une terroriste mais que je reste une brave militante qui, depuis une vingtaine d’années, s’investit dans l’éducation citoyenne des jeunes, le leadership et l’autonomisation des femmes », a confié l’accusé qui précise: « Je m’offre à la démocratie de mon pays si mon sacrifice peut rendre à votre cour son indépendance », avait-elle lancé.