La phase finale du dialogue inter-Maliens, prévue pour clore les discussions, se déroulera à Bamako du 6 au 10 mai 2024.
Présenté par les autorités maliennes comme une alternative nationale à l’accord de paix de 2015 avec les groupes rebelles du Nord, ce dialogue semble néanmoins prendre une autre tournure, mettant en lumière un possible prolongement de la période de transition, sans la participation des groupes rebelles ou jihadistes maliens.
Dans un reportage diffusé sur l’ORTM, la télévision d’État du Mali, un journaliste énonce les recommandations du dialogue dans la région de Bandiagara, plaçant en tête la prolongation de la transition. Selon RFI, des documents consultés indiquent des propositions d’extension d’un an, trois ans, voire dix ans, de Bamako à Kidal en passant par Gao ou Taoudeni. Bien que des élections soient également envisagées, elles ne seraient tenues que « lorsque les conditions seront réunies ».
Mais ces demandes émanent-elles spontanément des participants ?
Selon plusieurs sources impliquées dans le dialogue et son organisation, des instructions auraient été données pour promouvoir l’allongement de la transition, qui a officiellement pris fin le 26 mars 2024. Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, avait annoncé le 31 décembre 2023 un dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, visant à une appropriation nationale du processus de paix.
Pour de nombreux observateurs, dont l’ancien Premier ministre Moussa Mara, ce dialogue ne doit pas servir de prétexte à une nouvelle prolongation de la transition. Mara déclare : « Si c’était l’objectif, le président aurait dû le mentionner dans son discours et l’intégrer dans les objectifs définis. Mais ce n’est pas le cas. Le dialogue doit se concentrer sur ses objectifs. Toute autre question ne ferait que diviser alors que le Mali a besoin d’unité. »
Par ailleurs, la dernière phase nationale de ce dialogue doit se terminer le 10 mai 2024. Il appartiendra alors au Comité de pilotage du dialogue, dont les membres sont nommés par les autorités, de résumer les propositions à mettre en Å“uvre, en excluant ou en maintenant celles qui vont au-delà des objectifs officiels de ce dialogue inter-Maliens.