Le président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le ministre nigérien des Affaires étrangères au sein du gouvernement du président Mohamed Bazoum destitué par les putschistes ont présenté aux chefs de la diplomatie européenne leurs idées sur une possible opération militaire de la Cédéao contre le Niger. C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Tolède, en Espagne.
« La participation des leaders africains a été très utile, ils ont présenté la vision africaine de la situation au Niger et les possibilités du déploiement militaire sur le terrain », a déclaré Josep Borrell. Il a souligné que l’UE était toujours « à l’écoute » d’une possible opération militaire de la Cédéao. Bruxelles a cessé d’aider le Niger et a commencé à élaborer des sanctions contre ce pays.
Un gouvernement d’union nationale
Un conseiller du président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, a qualifié d’excellente l’initiative de médiation de l’Algérie visant à parvenir à un règlement politique de la crise dans le pays.
L’initiative d’Alger « est excellente et a été saluée par moi-même et par de nombreux Nigériens proches du président Bazoum. Et elle pourrait marquer le début de la voie de la résolution de la crise », a déclaré le conseiller Al-Hassan Antinikar au média Al Araby Al Jadeed. L’Algérie a donné au Niger « l’espoir de résoudre la crise et d’éviter ses conséquences alarmantes », a-t-il précisé.
« Si les putschistes aiment le Niger et son peuple, ils devraient aussi accepter l’initiative algérienne », a poursuivi Antinikar. Il a proposé de nommer un nouveau premier ministre qui « se battrait pour la cause nationale et africaine », ainsi que de former un gouvernement d’union nationale qui représenterait les onze groupes ethniques mentionnés dans la Constitution.
Le 26 juillet, un groupe de militaires nigériens a annoncé à la télévision la destitution du président Bazoum, la fermeture des frontières du pays, l’instauration d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction des activités politiques des partis. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a été créé pour gérer le pays et le général Abdourahamane Tchiani a pris la tête de ce nouvel organe.
Entre-temps, M. Bazoum, selon les déclarations de politiciens nigériens, est en « bonne santé » et a été en contact téléphonique avec des dirigeants et des membres de gouvernements d’autres pays, mais il lui est interdit de quitter sa résidence.