« Des enseignants du supérieur sont mal formés »: les résultats à la fadesp confirment-ils la thèse de Talon?

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Sur 2166 étudiants présentés à la session de rattrapage de l’année universitaire 2020-2021 à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques(FADESP) de l’Université d’Abomey-Calavi, seulement 67 sont admis en 3ème année soit un taux de réussite de 3,09 et sur 5.000 étudiants, 177 sont admis en 2ème année, soit 2,1%. Ces résultats qui reflètent certainement le niveau des étudiants mais certainement aussi la capacité d’encadrement des enseignants nourrissent depuis quelques jours des commentaires passionnés sur les réseaux sociaux.
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Pour d’aucuns, ces résultats incombent aux enseignants qui doivent se remettre en question. Une thèse que le chef de l’Etat avait partagé le 26 Mars 2021 quand il présentait son projet de société relatif au quinquennat 2021-2026. En effet, dans son discours ce jour, le président Patrice Talon avait évoqué la nécessité de réformer l’enseignement supérieur et de commencer par évaluer les enseignants qui sombrent dans le laxisme.
« Je m’excuse auprès des enseignants du supérieur qui sont dans la salle. Il faut avouer que l’enseignement supérieur n’est pas challengé. Les enseignants du supérieur, pour un grand nombre, sont laxistes. Beaucoup sont mal formés« , avait regretté le président Patrice Talon.
Les résultats à la FADESP semblent bien confirmer la thèse de laxisme et de formation approximative dans un pays où tout le monde court pour le doctorat juste pour en détenir le titre. Le président Patrice Talon avait d’ailleurs annoncé des mesures pour corriger le tir. Comme mesure, le chef de l’Etat annonce des dispositifs de contrôle de présence, « Nous allons instaurer un dispositif complémentaire d’évaluation interne. Vous les étudiants, vous allez intervenir dans ce dispositif d’évaluation des enseignants » », avait-il suggéré.
La question de ce dispositif se pose aujourd’hui plus que jamais. La question du sérieux des enseignants du supérieur se pose avec acuité au point où, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) a procédé actuellement à la révision de son guide d’évaluation des enseignants-chercheurs. L’avant-projet de guide proposé, entrera en vigueur en 2022 après sa validation par le Conseil des ministres.