Dans la journée du mercredi 26 juillet 2023, le président Patrice Talon s’est rendu au Nigéria, d’où il a été annoncé en médiateur au Niger dans le cadre du coup d’Etat perpétré par un groupe de militaire. Cette position de médiateur n’est du goût de tout le monde. Pour Bertin Koovi, Patrice Talon devrait s’éloigner de ce dossier.
Patrice Talon, médiateur de la CEDEAO au Niger, suite à la destitution de Mohamed Bazoum par les militaires. L’idée n’est pas bonne selon le président de l’Alliance Iroko, Bertin Koovi. « Monsieur Patrice Talon, président du Bénin, occupez-vous du Bénin et laissez ceux qui veulent imposer la démocratie au Niger, au Burkina au Mali, en Guinée aller le faire. Surtout ne vous mêlez pas des affaires du Niger encore moins du Burkina, du Mali ni de la Guinée », a-t-il écrit.
Pour cet acteur politique béninois, « on ne peut pas imposer un régime politique aux autres » et « la CEDEAO est mal placée pour donner des leçons de précepte de démocratie ». « Monsieur le Président Patrice Talon, le Bénin a besoin de vous pour continuer sa construction et sa marche pas à pas dans le choix politique qu’il a fait », a martelé Koovi.
Bertin Koovi condamne le coup d’Etat, mais…
Bertin Koovi marque sa « désapprobation de tout processus qui met fin à la marche normale d’un pouvoir établi par un processus électorale et démocratique ». Il condamne « avec la dernière vigueur ce coup d’Etat contre le président Bazoum ». Pourtant, il n’appelle pas à son « rétablissement » dans ses fonctions de président de la République.
Pour Bertin Koovi, les putschistes ont certainement leurs raisons qui seraient en faveur de « l’intérêt supérieur du Niger ». « On a la vague impression que ces régimes militaires ont plus le soutien de leur peuple que certains présidents africains qui se muent en professeurs de la démocratie », a-t-il dit.
Un mercredi noir pour Mohamed Bazoum
Ce mercredi 26 juillet 2023, les choses sont allées très vite à Niamey. Très tôt dans la matinée, des informations faisant état d’une tentative de coup d’Etat ont été abondamment relayées par la presse. Le président Bazoum était retenu par la garde présidentielle et des pourparlers ont été engagés.
Malheureusement, les négociations n’ont pas abouti. Même les nombreux communiqués pondus par les Institutions sous-régionale et la communauté internationale n’ont pas émoussé l’ardeur des putschistes. Un peu plus tard dans la soirée, ils ont annoncé avoir pris le pouvoir des mains de Mohamed Bazoum. Le communiqué a été lu à la télévision nationale par un groupe de militaire.
Les militaires ont annoncé la suspension de la Constitution et instauré un couvre-feu. Les frontières sont désormais fermées, alors même qu’une délégation de la CEDEAO est annoncée à Niamey.