Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga est revenu mardi, sur le départ des troupes françaises du Mali. Dans l’interview accordée à France 24, il a assuré que le Mali a pris toutes les dispositions idoines et comble d’ores et déjà toutes les vides laissées par le départ des soldats Français.
Connu pour son discours franc, le chef de la Primature du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a dressé mardi, un bilan noir de l’intervention des forces françaises au Mali. La France a échoué sur tous les fronts dans l’accomplissement de sa mission de lutte contre le terrorisme au Mali, selon le Premier ministre qui rassure que le Mali, ne va pas tomber juste parce que les forces françaises se sont retirées. Même en absence du renseignement Français, le Mali va se démerder pour sortir gagnant et sauver son peuple longtemps cloué par des carcans terroristes.
L’armée française est déjà partie, rappelle le ministre. « Barkhane est venue se substituer à Serval en disant que leur objectif est de contenir le terrorisme et non le détruire, d’aider l’armée à monter en puissance et enfin, aider la population en faisant du social. Là aussi, c’était un échec, l’armée n’est pas montée en puissance », souligne Choguel Kokalla Maïga.
« On a inoculé dans l’esprit des africains le virus de la défaite ce qui fait que certains pensent que le départ de la France va faire sombrer le Mali (…) ».
Choguel Kokalla Maïga
« La France part et le Mali reste debout. Et le processus est en cours », insiste le Premier ministre. « Le centre de gravité de notre pouvoir aujourd’hui doit être le peuple et le jour que le peuple nous dira qu’il n’est plus en accord avec nous, nous en tirerons les conséquences. Pour l’heure nous continuons notre travail de libération du peuple et du pays », a-t-il déclaré.
La tension monte entre Paris et Bamako
Au lendemain de la déclaration de la France et de ses alliés qui ont annoncé le retrait de leurs troupes du Mali, précisant que les conditions ne sont plus réunies pour la poursuite de leur mission, le Mali, qui a déjà expulsé le diplomate Français en poste à Bamako pour des propos jugés déplacés tenus par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé une violation répétée des accords de Défense.
Droit dans ses bottes, Bamako a invité les « autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes«  . Pour la junte militaire, les résultats de neuf ans d’engagement français dans le pays «Â n’ont pas été satisfaisants ».
En conférence de presse vendredi 18 février, le président Emmanuel Macron n’a pas occulté la question sur la décision de Bamako. Avec un ton ferme, il a rejeté l’exigence de la junte militaire au pouvoir à Bamako de retirer les soldats français «Â sans délai » du Mali et a mis en garde contre toute atteinte à leur sécurité.
« Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’Etat Français lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles. Le redéploiement du dispositif militaire Français prendra 4 à 6 mois, selon l’Hexagone.