L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, renversée par l’armée en février, devait être fixée sur son sort mardi 30 novembre. Mais le jugement, dans le volet de l’affaire où elle est accusée d’incitation aux troubles publics, a été repoussé « au 6 décembre ».
Le jugement, dans le volet de l’affaire où elle est accusée d’incitation aux troubles publics, a été repoussé « au 6 décembre« , a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. La prix Nobel de la paix, âgée de 76 ans, est assignée à résidence depuis le coup d’Etat du 1er février qui a mis un terme brutal à la transition démocratique en cours depuis 2010.Â
Les généraux poursuivent depuis une répression sanglante avec près de 1.300 civils tués et plus de 7.000 en détention, selon une ONG locale, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Mardi, les forces de sécurités ont été déployées en nombre autour du tribunal spécialement mis en place dans la capitale Naypyidaw pour juger l’ex-dirigeante, a constaté un journaliste de l’AFP. La route menant au Parlement était bloquée par des troupes.
Dans ce volet de l’affaire, Aung San Suu Kyi risque trois ans de détention. « Ce report est étrange et certainement commandé par des motifs plus politiques que juridiques« , a relevé l’analyste David Mathieson, spécialiste de la Birmanie, dénonçant « un procès spectacle grotesque« .
Un autre jugement à l’encontre de la prix Nobel, concernant cette fois une éventuelle violation des restrictions sur le coronavirus, sera également rendu le 6 décembre. Aung San Suu Kyi, jugée depuis juin, est inculpée pour une multitude d’infractions: importation illégale de talkies-walkies, sédition, corruption, fraude électorale…
De nombreux observateurs dénoncent un procès politique dans le but de neutraliser la gagnante des élections de 2015 et de 2020. En bonne santé d’après ses avocats, elle risque de longues années de prison si elle est reconnue coupable. « Il est presque certain qu’au final Suu Kyi sera condamnée à une peine sévère« , estime David Mathieson.