Bénin – Nouveau code électoral: tout n’est pas parfait, mais des dispositions à célébrer
La modification du code électoral actée dans la nuit du mardi 5 Mars dernier au delà des grincements de dents que cela suscite, vient définitivement clarifier et assainir le paysage politique béninois.
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Au delà des réactions que cela suscite, le nouveau code électoral adopté le mardi dernier par la neuvième législature semble bien être une avancée pour le processus démocratique au Bénin. En effet, à y voir de près, ce code vient sonner le glas de certaines tares du système partisan. A analyser sans passion certaines dispositions de la nouvelle loi, c’est une réforme qui marque la fin de la prostitution politique et assure la stabilité des partis en ce qui concerne la transhumance des élus et le renforcement du militantisme politique.
Il n’est pas rare de voir il y a encore quelques temps qu’un parti politique mobilise des ressources, travaille sur le terrain et fait élire certains de ses membres qui du jour au lendemain tourne le casque en sautant du navire pour intégrer un parti politique opposé. Qu’il vous souvienne que depuis l’avènement du régime démocratique au lendemain de la conférence des forces vives de la nation de Février1990, les partis appelés à animer la vie politique du pays font tous sans exception l’épreuve de la transhumance politique par le débauchage de leurs élus.
Aussi, la nouvelle législation électorale qui fait obligation à un élu de ne parrainer qu’un candidat de sa formation politique est une avancée en ce sens qu’elle fait désormais front au marchandage politique de certains acteurs comme c’est le cas par exemple ou certains députés ont tenté de vendre leur parrainage à plusieurs millions de francs cfa à la candidate du parti Les Démocrates.
Ainsi, l’interdiction de changement de camp des élus au sein des partis politiques fait partie des avancées du nouveau code approuvé par l’Assemblée nationale le 5 mars 2024 à Porto-Novo, et mérite d’être reconnue.
En effet, désormais au Bénin, un élu sur la liste d’un parti politique a un devoir de fidélité vis-à-vis non seulement de cette formation politique, mais aussi des électeurs et militants. De plus, cet élu ne pourra plus servir la cause d’un autre parti politique pour des raisons pécuniaires ou d’intérêt personnel. Pour être plus précis, les députés et les maires ne pourront plus parrainer des candidats d’un autre parti politique, mais seulement le candidat du parti au sein duquel ils ont été élus.
Dans le contexte de l’élection présidentielle, un député ou un maire ne peut parrainer qu’un candidat de son propre courant politique. Un élu ne peut soutenir qu’un candidat appartenant au parti pour lequel les électeurs ont voté en sa faveur.