
Le gouvernement béninois a signé en 2018, un contrat de gestion déléguée du port autonome de Cotonou(PAC) avec le port antwerp international (PAI). Cinq ans après, l’ancien ministre Ganiou Soglo se désole du fétichisme qui entoure ce contrat et s’interroge sur les retombées de ce partenariat sur les caisses publiques.
Dans une tribune publiée sur sa Page Facebook, l’ancien ministre de la culture et fils de l’ancien président Nicephore Soglo a exposé ses préoccupations sur les retombées économiques de la gestion déléguée du port de Cotonou. Dans sa tribune, Ganiou Soglo rappelle que le 20 décembre 2017, le Ministre des Infrastructures et des Transports à procéder à la contractualisation de la gestion du Port Autonome de Cotonou, dans le but d’optimiser sa rentabilité.
Le 08 janvier 2018 a eu lieu la signature du contrat entre le Port of Antwerp International (PAI) et le gouvernement béninois. Démarre dès lors, indique-t-il, la phase d’approche destinée à l’analyse et l’audit des différentes procédures en cours au Port Autonome de Cotonou afin d’apprécier leur utilité et leur pertinence dans le dessein de les rendre plus efficaces.
Ainsi, le Belge Christian DE BLOCK est nommé Directeur général du port autonome de Cotonou le 4 avril 2018 par le conseil d’administration. L’objectif affiché étant d’améliorer l’efficacité du port et de le repositionner dans la sous-région et à l’international », a rappelé le fils de l’ancien président Soglo.
Dans sa tribune, l’ancien ministre estime que pour les » Béninois ayant encore un brin de patriotisme, il se pose un problème de souveraineté », si l’on doit tenir compte de la collaboration entre le gouvernement et les Anversois. Mieux, il se désole de ce qu’il qualifie de « fetichisme » entourant le contrat de gestion.
Pour Ganiou Soglo, « le code des marchés publics en République du Bénin (Loi N° ‪‪2020-26‬ du 29 septembre 2020) et ses décrets d’application exigent la publication des contrats. Pas de tabou en la matière donc. » Le contrat lié à la gestion du port de Cotonou, ferait-il exception à cette disposition ? s’interroge Ganiou Soglo au regard de l’opacité qui entoure selon lui le contenu du contrat.
Les questionnements de Ganiou Soglo
A travers une série de questionnements, l’ancien ministre de la culture expose ses préoccupations sur ce contrat de gestion et ses retombées économiques sur les caisses publiques.
« Quel est le régime juridique du Port de Cotonou, fleuron de l’économie nationale ? Combien coûte l’expertise des Anversois ? A quand la fin du contrat ? Qu’en ont tiré les caisses publiques ? Quel est le positionnement de cette plateforme logistique par rapport aux autres de la sous-région ? Les attentes ont-elles été comblées en matière de transfert de compétence ? Quid de la gestion des travailleurs et leurs acquis sociaux ? N’y avait-il vraiment de compétences béninoises pour implémenter les réformes ? », s’est demandé l’ancien ministre. Certainement que ses préoccupations ne resteront pas sans réponse.