« Le Bénin face à la cherté de la vie », c’est le thème du débat public auquel a participé ce dimanche 03 Avril 2022, le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances. Vent debout contre cette situation de cherté, le gouvernement à travers son représentant dans ce débat public co-produit par l’ORTB et canal 3 Bénin, a donné des clarifications sur les causes de la flambée des prix non importés.
Qu’est ce qui peut justifier la cherté des produits locaux? C’est l’une des questions à laquelle le ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni a apporté des clarifications dans la soirée de ce dimanche 3 Avril 2022. C’était à l’occasion d’un débat public co-produit par la télévision nationale et Canal 3 Bénin.
Dans un argumentaire qu’il se veut technique, l’autorité ministérielle a fait remarquer que contrairement à ce qui se dit sur la question de la cherté des produits de grandes consommations, elle n’est pas liée aux taxes mais tire sa source sur les effets économiques de la pandémie liée à la Covid19. Selon Romuald Wadagni, cette cherté avait déjà pris corps depuis le second semestre de l’année 2020 à cause de la Covid-19 qui a touché l’économie mondiale.
Mais ce n’est qu’en 2022, reconnait-il que beaucoup ont commencé par ressentir les effets de cette crise. Le gouvernement préoccupé du bien-être des béninois n’a jamais baissé les bras. Mais malgré ce qui se fait, la crise a pris de l’ampleur et touche de plein fouet les populations.
Les causes de la cherté des produits locaux…
Si la cherté des produits importés se comprend aisément par la plupart des béninois, il n’arrive pas à s’expliquer la montée vertigineuse des prix de certains produits locaux. La flambée des prix des produits localement produits, aux dires du ministre est liée à une ruée vers la demande à la reprise de l’économie après des mesures strictes prises lors de la pandémie.
Selon Romuald Wadagni, lorsque la demande est de plus en plus forte face à l’offre qui stagne, il est évident que le prix des produits agricoles flambe car, précise-t-il, les prix évoluent en fonction de l’offre et la demande. « Ce premier principe est donc le décalage entre une demande importante et l’offre qui ne l’est forcément pas« , fait-il savoir.
Mais ce qui a le plus impacté négativement les prix des produits locaux selon le ministre de l’économie et des finances, c’est l’incursion des pays voisins sur le marché béninois. Ainsi, les commerçants venant du Nigeria, du Burkina-Faso et du Niger qui ont connu une baisse de production dans leurs pays, comblent le déficit en venant ramasser les produits vivriers béninois. Ce sont ces immixtions, aux dires du ministre Romuald Wadagni qui ont fait que les citoyens béninois constatent la hausse du prix des produits de grande consommation.
« Nous avons eu une forte production à l’issue de la campagne agricole 2021-2022 avec plus de 01 million 600 mille tonnes de maïs. C’est largement au-dessus de nos besoins. Une bonne partie sort du territoire national. Le maïs coûtant cher au Nigeria, le commerçant nigérian est prêt à l’acheter à un prix élevé que celui du marché béninois pour le revendre encore plus cher dans son pays. Au Niger, du fait du changement climatique, la production baisse depuis 5 ans. Pour 2021-2022, la production céréalière est à 40% en deçà des besoins. Donc, ils viennent sur le marché béninois pour pouvoir combler le déficit chez eux…« , justifie l’autorité.