Bénin: compilation des avancées annoncées pour le nouveau code électoral
Dans la nuit du 5 au 6 mars, les députés de la neuvième législature ont adopté la loi N° 2024-13 modifiant et complétant la loi 2019-43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin. L’adoption de cette loi par 71 voix pour (majorité parlementaire), 28 voix contre (opposition parlementaire) et une abstention (un député de la majorité parlementaire) est au cœur de tous les débats politiques depuis son adoption.
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Pour l’opposition au pouvoir du président Patrice Talon, il s’agit d’une loi crisogène et exclusive prise dans une posture de vengeance pour exclure l’opposition des élections générales de 2026, installer l’hégémonie d’une seule formation politique ( le parti UP le renouveau), prendre le contrôle de toutes les institutions et installer à partir de 2026, un pouvoir clanique qui va régenter tout le pays et le gouverner à sa guise.
Face à ces allégations, les soutiens du pouvoir de la rupture se sont lancés dans un exercice d’explication pour éclairer l’opinion sur les nombreuses avancées que comporte le nouveau code électoral. Contrairement à l’opposition, ce nouveau code électoral vient non seulement renforcer le système partisan mais surtout corriger tous les tares que ce système traine depuis des lustres.
Les arguments avancés en faveur du nouveau code électoral :
Ce qu’il faut retenir après le vote de la loi modificative du Code électoral le 05 mars 2024 selon les défenseurs de ce code est que nous tournons définitivement dos à la transhumance politique. Nous tournons définitivement dos aux partis qui n’ont pas d’envergure, non pas nationale mais dans toutes les circonscriptions électorales.
Ce code aux dires de ceux qui le soutiennent, rapproche les partis politiques des populations et celles-ci au cœur de l’action politique. Ce Code finit avec l’exclusion sociale et renforce l’unité nationale. Ce Code permet aussi de ne pas débarquer de quelque part et prétendre venir diriger le Bénin.
« Désormais, si quelqu’un a des ambitions d’être Maire, Chef quartier, Conseiller municipal ou communal, député, Chef d’Etat, il doit savoir qu’il doit d’abord aller dans une école. Cette école s’appelle le parti politique. La Conséquence de cela est que les partis politiques doivent être d’envergure nationale. Ce Code signe progressivement la fin des fiefs politiques », souligne Parfait Ahoyo dans un entretien.
Avec ce Code électoral, le système partisan que nous expérimentons depuis 2019 se trouve vraiment renforcé. On donne tout le pouvoir aux partis politiques. Vous ne pouvez pas parrainer un candidat à l’élection présidentielle en dehors de votre parti politique. Vous ne pouvez pas être candidat à n’importe quelle élection sans être membre d’un parti politique. Il faut que votre parti politique vous donne mandat et une fois que c’est fait, il faut que le parti lui-même soit à même de vous faire élire.