Les quatre personnalités politiques citées par l’ancienne garde des sceaux Reckya Madougou lors de son procès pour escroquerie politique de 70 millions de francs cfa sont invitées à laver leur honneur. Reçu le dimanche dernier sur un plateau de télévision, l’ex bâtonnier Jacques Migan invite les personnalités concernées à intenter un procès contre l’ancienne ministre de la justice.
Les 70 millions de francs CFA qui auraient été reçus par quatre députés auprès de la candidate recallée des démocrates n’est pas une affaire close. Elle a été remise sur le tapis ce dimanche par l’ex bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Jacques Migan.
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Reçu sur un plateau de télévision, l’acteur politique de la mouvance au pouvoir estime que les personnes citées au cours du procès du 10 Décembre dernier ne doivent pas maintenir le silence sur cette accusation qu’il juge assez grave. Me Jacques Migan invite les honorables Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado, Sanni Maman et Souwi à intenter un procès contre celle qui a lancé pareille accusation qui entache leur honorabilité. Pour l’avocat, ces propos sont tellement graves que les personnes citées doivent réagir et non garder leur silence.
A croire Me Jacques Migan, si les 4 députés accusés par Reckya Madougou de lui avoir pris 70 millions contre promesse de parrainage à l’élection présidentielle dernière ne se reprochent rien, ils doivent faire entendre leur voix.
A défaut d’une réaction de leur part, ce membre fondateur du parti Bloc Républicain, un parti politique de la mouvance au pouvoir invite la justice à s’auto-saisir de ce dossier vu son caractère pénal. La corruption en période électorale étant punie par la loi.
Me Jacques Migan recommande au ministère public de verser « les déclarations » de l’ancienne garde des sceaux de Boni Yayi aux juges d’instruction ou à une commission d’instruction pour mener les enquêtes et statuer conformément aux lois de la République.
La même invitation a été adressée aux responsables des partis politiques au sein desquels sont issus les quatre Députés pour qu’une sanction digne du nom soit appliquée si les élus du peuple se retrouvent effectivement dans ce qu’a déclaré Madame Reckya Madougou.
Retour sur le dossier des 70 millions …
Au cours du procès dit Reckya Madougou du 10 décembre dernier, c’est Tidjani Bio Dramane, un oncle de Reckya Madougou impliqué dans ce dossier qui, le premier à la barre a évoqué des négociations qui auraient eues lieu entre sa nièce et quatre députés de la huitième législature.
Dans sa déposition à la barre, le co-accusé de Reckya Madougou a affirmé que les députés Rachidi GBADAMASSI, Nazaire SADO, Ahmed Offo Obo et Sani MAMA ont eu une rencontre à Lomé avec la présidente Reckya Madougou. Une rencontre au cours de laquelle, ces députés sont venus négocier le parrainage de la candidate des démocrates.
Ces quatre parlementaires auraient assuré à Reckya Madougou qu’il y a un groupe de 21 députés disposés à lui donner leur parrainage dans le cadre de sa candidature à l’élection présidentielle d’Avril dernier.
Le 2 février, Reckya Madougou fut investie candidate de sa formation politique (Les Démocrates). Au moment où le parti se préparait à déposer les dossiers de candidatures, précise Tidjani Bio Dramane, il aurait été joint par l’honorable Rachidi Gbadamassi qui, après avoir félicité le coordonnateur de la 8è circonscription électorale pour le choix de son parti a demandé la mobilisation de 70 millions pour les parrainages. C’est ainsi que ces 4 députés auraient reçu de la part de Reckya Madougou, une somme de 70 millions de francs cfa pour un hypothétique parrainage.
Une somme que va confirmer l’ancienne ministre de justice, Reckya Madougou. A la barre, cette dernière contre l’accusation d’avoir financé l’assassinat de l’élu de la huitième circonscription électorale, Rachidi Gbadamassi et l’ancien maire Charles Toko, l’ex conseillère spéciale de Faure Gnassingné martèle qu’elle a besoin de Rachidi Gbadamassi vivant pour qu’il lui retourne ses 70 millions.
Il faut rappeler qu’à l’ouverture du procès, les conseils de Reckya Madougou ont exigé de la cour la comparution du député du parti Bloc Républicain, Rachidi Gbadamassi et le ministre Modeste kérékou.