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UA : le double sommet de Malabo accouche d’une souris

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Des chefs d’Etat africains ont clos samedi à Malabo deux sommets extraordinaires en constatant que terrorisme, mauvaise gouvernance et coups d’Etat pouvaient avoir des liens de causes à effets et aggraver les crises humanitaires qui endeuillent le continent.

Mais aucune mesure concrète pour y remédier n’a été annoncée dans la capitale de la Guinée équatoriale aux clôtures, vendredi, du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur les crises humanitaires et, samedi, de celui intitulé Terrorisme et changements inconstitutionnels de gouvernements.

A la surprise générale, les dirigeants africains sont repartis en catimini dans leur pays en soirée. Cérémonie et discours de clôture, pourtant annoncés, n’ont pas eu lieu, ce qui laisse présager une absence de consensus. L’ambassadeur équato-guinéen à l’UA, Crisantos Obama Ondo, a cependant assuré à l’AFP qu’une « déclaration » avait été adoptée contenant « une décision importante » sur le terrorisme et les changements inconstitutionnels, mais a refusé d’en livrer la teneur.

Pourtant des constats sombres et sans complaisance ont été dressés devant les dirigeants africains –dont certains au pouvoir depuis des décennies, issus ou non de coups de force– par le président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat. Il les a exhortés à prendre « des mesures concrètes courageuses ».

282 millions d’Africains sous-alimentés

M. Faki a d’abord, vendredi, plaidé pour des mesures « urgentes » pour « environ 113 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire » et 282 millions sous-alimentées. Le diplomate tchadien a ensuite estimé samedi que le « terrorisme » jihadiste était « une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l’est de la République démocratique du Congo ».

Après avoir déploré « une insuffisante solidarité africaine envers les pays victimes », M. Faki a appelé les dirigeants à prendre des mesures concrètes, au premier chef la mise en place d’une force militaire panafricaine, vieux serpent de mer des sommets de l’UA depuis le début des années 2000. « La volonté politique fait défaut alors que nous avons les moyens et les hommes; les forces africaines comptent quelque 2,7 millions d’hommes, en mobiliser seulement 1 à 2% et les doter de moyens nécessaires permettrait de réduire notre dépendance des forces étrangères », a-t-il martelé.

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« L’Afrique est sans doute le dernier continent au monde à vivre avec une telle intensité le terrorisme et où existent encore des changements anticonstitutionnels de gouvernements, et ces deux phénomènes inversent nos priorités de développement », a ensuite asséné M. Faki devant un auditoire impassible.

« Coups d’Etat rampant »

Il a sévèrement condamné « le retour en force de coups d’Etat militaires en Afrique » au motif –fait nouveau invoqué par les putschistes– de « l’incapacité des gouvernements civils démocratiquement élus à lutter contre le terrorisme ». Mais il a aussi fustigé les « coups d’Etat rampants » que constituent, entre autres, « les modifications de constitutions aux fins de confiscation du pouvoir ».

« Mais certains sont d’avis, non sans raison », que ces pratiques « constituent des sources de contestation et d’instabilité (…) qui bloquent toute possibilité d’alternance » et « débouchent sur des coups d’Etats militaires ou des révoltes, dans certains cas avec un soutien manifestement populaire », a analysé M. Faki. « Cessons de regarder ailleurs lorsque les pratiques politiques de nos états heurtent les règles et les principes de la gouvernance vertueuse que nous avons unanimement adoptés », a-t-il ajouté.

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Plusieurs chefs d’Etat intervenant, ou leurs représentants, ont, eux, blâmé les « ingérences » étrangères, le « néocolonialisme » de certaines puissances et les « mercenaires » pour expliquer les putschs ou justifier la perpétuation de pouvoirs forts .

Les représentants du Mali, du Soudan, de Guinée et du Burkina Faso, étaient exclus du sommet. Des militaires ont renversé les régimes civils dans ces pays ces deux dernières années et l’UA les a suspendus de ses instances et leur a imposé des sanctions, au diapason d’autres organisations africaines, internationales ou des capitales occidentales.

Le cas du Tchad n’a pas été évoqué, du moins publiquement. Le 20 avril 2021, le jour de l’annonce de la mort du président Idriss Déby Itno, l’un de ses fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris les rênes du pays à la tête d’une junte de 15 généraux en limogeant le gouvernement, dissolvant le Parlement et abrogeant la Constitution.

L’UA, l’UE et la France avaient pourtant immédiatement adoubé le jeune chef de la junte tchadienne, présent au sommet de Malabo, quand elles vilipendaient et sanctionnaient les militaires putschistes ailleurs sur le continent, prêtant le flanc aux accusations de pratiquer une politique de deux poids deux mesures.

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