Tribune: à€œLe Code du numérique, cheval de Troie contre la liberté de la presse au Bénin ?à€
A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) se joint à une tribune signée par plusieurs titres de la presse béninoise appelant les autorités à réformer le Code du numérique, instrument de répression de la liberté d’expression et de la liberté de la presse.
Image d’illustration
Dans ladite tribune co-signée ce lundi 3 Mai 2021 par les journaux Nord Sud Quotidien, L’Inter et Ecofin, et à laquelle se joint RSF, ces organes de presse locales pointent du doigt accusateur les dérives d’un texte initialement présenté comme un “instrument pertinent et fiable” permettant de lutter contre la cybercriminalité, mais utilisé dans la pratique comme un outil “menaçant l’exercice du journalisme au Bénin”.
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Les organes de presse initiateurs de cette tribune estiment que Ce Code permet d’attaquer un journaliste comme un simple citoyen à partir du moment où ce qu’il dit est publié en ligne.
“Notre loi de l’information protège les journalistes en dépénalisant le délit de presse. Le Code du numérique, lui, les jette en pâture à ceux qui leur en veulent”, résume dans cette tribune le journaliste Ignace Sossou, ex directeur de production de Bénin Web TV.
L’année dernière, ce dernier a passé six mois en prison pour “harcèlement par le biais de moyens de communication électronique”. Il avait relayé, sur les réseaux sociaux, des propos du procureur de la République qui s’était justement prononcé sur le danger que constitue le Code du numérique pour les journalistes.
Outre Ignace Sossou, le Code du numérique avait également été utilisé pour détenir de manière arbitraire deux autres journalistes, alors que la plupart des délits de presse ont été dépénalisés. En avril 2019, Casimir Kpédjo avait passé sept jours en garde à vue pour avoir diffusé de “fausses informations” sur la croissance économique au Bénin dans le quotidien Nouvelle Économie, dont il est le directeur de publication. Son confrère Aristide Hounkpèvi avait subi exactement le même sort après avoir été interpellé, en janvier 2020, pour un motif similaire