Terrorisme: les révélations de Tiani sur les dernières attaques subies par le Bénin
Lors d’un entretien télévisé ce samedi 31 mai 2025, le président de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, a livré une série de révélations sur les récentes attaques ayant visé le Bénin. Selon lui, ces événements violents ne sont pas de simples actes terroristes isolés, mais les conséquences directes d’un contexte géopolitique marqué par des choix qu’il qualifie de dangereux de la part des autorités béninoises.
Abdourahamane Tiani
Pour Tiani, ces attaques terroristes qui ont ébranlé le Bénin depuis le début de l’année ne sont que les conséquences des décison dangéreuses prises par les autorités béninoises. Le chef de la junte nigérienne affirme que son pays avait averti Cotonou des risques liés à l’installation sur son sol de ce qu’il appelle des « troupes de déstabilisation », en référence à la présence militaire française dans la région.
Mais, affirme t-il, « les autorités béninoises ont cru pouvoir être plus intelligentes que nous. Elles ont accueilli ces troupes de déstabilisation – qu’elles ont démenties quand nous en parlions. »
Mais quand c’est Macron qui en a parlé, on ne les a pas entendues. Ni le Bénin, ni le Nigeria, ni même la Côte d’Ivoire. Pourtant, lorsque j’ai lancé l’alerte le 25 [février], tous se sont indignés parce qu’un Africain disait une vérité qu’il fallait à tout prix faire taire, au lieu d’en chercher les fondements. Le Bénin a continué à démentir, même après l’intervention de Macron. Il n’a jamais reconnu la présence de forces de déstabilisation sur son territoire. Au contraire, il a poursuivi et renforcé sa coopération avec elles. C’est une décision souveraine – certes. Mais lorsqu’on pose un acte, il faut en assumer les conséquences.
Il soutient que le Bénin aurait conclu un contrat de non-agression avec ces forces jusqu’au 31 décembre 2024, contrat arrivé à échéance en fin d’année dernière. « Dès le 8 janvier 2025, les attaques ont repris au Bénin », affirme Tiani en évoquant l’attaque du point triple ayant coûté la vie à plusieurs militaires béninois.
Il ajoute que plusieurs autres attaques ont suivi, dont l’une aurait permis à des éléments terroristes de s’emparer d’un impressionnant arsenal militaire. « Du matériel équivalent à celui d’un bataillon – plus de 400 hommes – a été retrouvé dans une base tenue par un simple peloton de cinquante soldats », a-t-il détaillé, laissant entendre une préparation logistique suspecte.
Le général nigérien va plus loin en accusant le Bénin d’avoir depuis cette attaque déserté les lieux, les laissant au contrôle des terroristes. Ce retrait de l’armée béninoise, explmique t-il, de certaines positions aurait permis à environ 350 combattants de l’organisation ISWAP de prendre le contrôle de ces zones désertées.