Tchad: l’appel de l’ancien président, Goukouni Weddeye, à la junte et aux rebelles
Dans un entretien accordé à l’AFP, Goukouni Weddeye a balayé l’actualité politique au Tchad, marquée par l’affrontement entre la junte et les rebelles. Pour l’ancien président tchadien, le dialogue est la seule voie de sortie de cette crise.
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L’ancien président Goukouni Weddeye s’est prononcé sur la crise politique qui secoue le Tchad, au lendemain du décès du chef de l’Etat, Idriss Deby Itno. Dans un entretien accordé à l’AFP, l’ex-rebelle appelle les différentes parties concernées autour d’une table.
Il faut « organiser une table ronde » avec « tous les acteurs tchadiens », suggère-t-il, insistant sur la présence, à ces échanges, des rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui menacent de « marcher » sur N’Djamena.
Dimanche dernier, le Conseil militaire de transition (CMT), qui a pris le pouvoir après la mort du Maréchal, a nommé un nouveau gouvernement de transition. Un gouvernement qui s’est arc-bouté sur la ligne directrice de la junte qui refuse « médiation ni négociation » avec les FACT.
Une grosse erreur des militaires, selon l’ex-rebelle. « Ceux-là aussi, on doit les associer », pense-t-il. « On ne peut pas les considérer comme des ennemis criminels et les rejeter, c’est impossible. »
« La destruction du pays »
Alors que les Tchadiens s’interrogent sur l’arrivée au pouvoir du CNT, dirigé par le fils du président défunt, Goukouni Weddeye met en garde contre « la destruction du pays », par ceux qui voudraient exploiter cette période agitée pour prendre le pouvoir.
« La seule armée qui existe aujourd’hui sur le terrain est celle-ci. Alors il faut la ménager, avec justesse, essayer de s’associer avec ceux qui se baladent par-ci par-là, et ensemble constituer une force qui puisse assurer la sécurité du pays », croit-il.