L’opposant russe Alexeï Navalny a proclamé ce lundi, un an jour pour jour après son arrestation, ne « pas regretter une seconde » d’être revenu en Russie et a appelé ses concitoyens à ne pas avoir peur.
L’opposant russe Alexeï Navalny a affirmé lundi 17 janvier, un an jour pour jour après son arrestation, ne «pas regretter une seconde» d’être revenu en Russie et a appelé ses concitoyens à «ne pas avoir peur». «Je l’ai fait, je ne le regrette pas une seconde», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, au sujet de sa lutte contre le Kremlin et de son retour au pays, malgré la probabilité de son arrestation après des mois de convalescence à la suite d’un empoisonnement.
«Après un an de prison, je vous dis ce que j’ai crié à ceux (qui me soutenaient alors) devant le tribunal: n’ayez pas peur», a encore dit l’opposant, dont les messages sur les réseaux sont diffusés régulièrement. Sa publication lundi est accompagnée d’une photo de lui en uniforme de détenu en compagnie de sa femme, Ioulia.
Alexeï Navalny était en outre à nouveau devant un tribunal lundi, cette fois pour l’examen de deux plaintes qu’il a déposées contre l’administration pénitentiaire. Le tribunal du district de Petouchki de la région de Vladimir, où l’opposant est incarcéré, examinait les deux dossiers en fin de matinée. Alexeï Navalny participait à la première audience par lien vidéo, enfermé dans une cage, selon des images de la chaîne indépendante en ligne Dojd.
L’opposition toujours réprimée
Pendant que Alexeï Navalny est dans une colonie pénitentiaire, ses principaux lieutenants en exil et son mouvement est décimé. Depuis sa condamnation à deux ans et demi de prison pour violation de sa liberté conditionnelle dans le cadre d’une affaire de fraude remontant à 2014, la répression de l’opposition n’a fait que s’intensifier.
En juin, la justice russe a déclaré « extrémiste » l’ensemble des organisations liées à Alexeï Navalny. Tous les bureaux régionaux du FBK, son fond de lutte contre la corruption, ont été dissous et bon nombre de ses responsables, contraints à l’exil pour échapper à la prison. Dans le courant de l’été, plusieurs dizaines de sites internet en lien avec Alexeï Navalny ont été fermés.
La police a effectué des descentes en pleine nuit aux domiciles de simples sympathisants. Mais la stratégie d’intimidation va bien au-delà du mouvement d’Alexeï Navalny. Plusieurs médias indépendants ont été déclarés « agents de l’étranger », et certains, comme Vtimes et Proekt ont aussi été fermés, tout comme la plateforme de surveillance des élections Golos.