Retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la Cedeao : quid des implications ?
La décision récente du Niger, du Burkina Faso et du Mali de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, marque un tournant significatif dans la dynamique des peuples en Afrique de l’Ouest. Que ce soit politiquement ou économique, plus jamais la CEDEAO ne sera la même.
Signature de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES)
Ce dimanche 28 janvier, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires, ont annoncé qu’ils quittaient la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avec effet immédiat. Les dirigeants respectifs des trois États sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest », dit le communiqué lu sur les médias d’État de ces pays.
Pour Abdourahamane Chegou, directeur de l’information de l’Agence nigérienne de presse, la décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) porte un coup contre son autorité, a-t-il déclaré à TASS.
Politiquement, ce retrait est perçu comme un acte de défiance contre la CEDEAO, qui a pris des mesures pour encourager la démocratie et l’état de droit en réponse aux coups d’État. Cette décision risque de fragiliser l’unité et l’intégration régionales et pourrait amener ces pays à chercher de nouveaux partenaires internationaux.
« Au plan diplomatique, la crédibilité de l’institution prend un grand coup avec le départ de trois de ses membres fondateurs. En plus, la décision de l’Alliance des États du Sahel risque de faire tache d’huile, chaque État acculé par la Cédéao peut être tenté de prendre son indépendance », a-t-il indiqué.
Un choc économique
D’un point de vue économique, l’impact de ce retrait pourrait être considérable. Ces pays représentent une part importante du PIB et de la population de la CEDEAO, et leur départ risque d’affecter négativement le commerce intra-régional, la circulation des personnes et des biens, ainsi que des projets d’infrastructures et l’introduction d’une monnaie unique ouest-africaine. Par ailleurs, ces pays pourraient perdre les bénéfices liés à l’appartenance à la CEDEAO, tels que l’accès à un marché élargi et à des fonds de développement.
Sur le plan sécuritaire, cette décision pourrait entraver la lutte contre l’insécurité dans la région. La coordination et la coopération régionales dans la gestion des menaces sécuritaires, notamment le terrorisme, pourraient être affectées. Cette situation pourrait également diminuer l’efficacité des initiatives régionales de sécurité.