Le week-end écoulé, les militants du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) se sont rassemblés en grand nombre à Porto-Novo pour commémorer les 25 ans du décès d’El Hadj Moucharafou Gbadamassi, ancien vice-président du parti. Un moment de recueillement, mais aussi une occasion pour Adrien Houngbédji d’adresser un message fort à ses partisans, teinté d’allusions aux turbulences politiques qu’il traverse actuellement.
L’événement a rassemblé une foule impressionnante, démentant les rumeurs de démobilisation du PRD après sa fusion avec l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Adrien Houngbédji, visiblement ému par cette mobilisation massive, n’a pas manqué de lancer quelques piques à ceux qui doutaient de son influence.
« On raconte que nous mobilisons nos militants à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes. Mais aujourd’hui, vous avez prouvé le contraire. Vous êtes venus nombreux, sans prendre un seul franc. Je vous remercie. »
L’ancien président de l’Assemblée nationale a également laissé entendre que la prochaine commémoration sera encore plus grandiose. Mais c’est surtout un passage bien précis de son discours qui retient l’attention. Après avoir repris avec l’assistance le célèbre slogan « Tchoko Tchoko, on a gagné ! », Adrien Houngbédji a fait une demande inhabituelle à ses partisans :
« Priez pour moi, car l’ennemi n’est pas content. Si vous priez pour moi, son plan ne marchera pas. »
Ces mots, lourds de sens, sonnent comme un avertissement. L’ennemi auquel il fait référence ? Certainement les critiques et attaques qu’il subit depuis qu’il a appelé à la libération des prisonniers politiques et au retour des exilés. Une prise de position qui l’a placé sous le feu des projecteurs, suscitant des réactions aussi bien au sein de la mouvance présidentielle que de l’opposition.
Entre fidélité et tempête politique
Depuis l’intégration du PRD à l’UPR, Adrien Houngbédji navigue dans une situation délicate. D’un côté, il reste un acteur clé de la majorité présidentielle, de l’autre, ses récentes déclarations donnent l’impression d’un homme en rupture de ton avec son propre camp. Dans un contexte où les élections générales de 2026 se profilent à l’horizon, ses paroles résonnent comme un message crypté: il est toujours en première ligne, prêt à peser sur l’avenir politique du pays, malgré les vents contraires. Reste à savoir si la prière de ses militants suffira à conjurer le sort ou si l’ »ennemi » dont il parle finira par avoir raison de lui.