Après avoir célébré la prière de l’Aïd al-Fitr à Alger, l’imam malien Mahmoud Dicko a annoncé son retour au Mali. Il a également tenu des propos virulents à l’encontre du régime de Assimi Goita qui dirige la transition politique du pays.
L’Imam Mahmoud Dicko connu pour ses discours accerbes à l’encontre du régime de la transition politique au Mali, a fait une déclaration cinglante qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, ce mercredi 10 avril 2024. Dans une vidéo devenue virale, l’imam a sévèrement critiqué les actuels dirigeants maliens, accusant certains d’entre eux d’avoir manipulé les manifestations populaires pour légitimer le coup d’État et maintenir leur emprise sur le pouvoir.
« Les gens sont sortis pour manifester contre les sanctions imposées par la CEDEAO, largement considérées comme illégales et illégitimes. C’était là le piège, car cette manifestation massive de la population a été exploitée pour légitimer le coup d’État et le maintien prolongé des autorités de transition au pouvoir », a déclaré Mahmoud Dicko.
Le guide religieux a également dénoncé la division de la société malienne, attribuant cette fracture à l’incapacité des dirigeants à s’entendre et à favoriser la cohésion nationale. Il a aussi critiqué le choix de personnes controversées pour mener des missions de réconciliation, soulignant l’échec de leur approche.
«Â Aujourd’hui, le pays est au bord du gouffre et aucune solution ou piste de solution ne se profile à l’horizon. Ils ont réussi à diviser les Maliens entre eux. Pendant ce temps, ceux qui sont au pouvoir sont en désaccord, un secret de polichinelle de nos jours. Comment des personnes qui ne s’entendent pas peuvent-elles favoriser la cohésion et l’harmonie au sein d’un pays ? », a-t-il ajouté. Â
Malgré les possibles répercussions de ses paroles, Mahmoud Dicko affirme assumer la «Â vérité » qu’il expose et annonce son retour imminent au Mali. «Â Nous sommes dans cette situation parce que la vérité n’est pas dite dans notre pays. Et celui qui ose déroger à cette règle est lynché. Je sais qu’après cette déclaration, je ne vais pas faire exception, et tout le monde ne parlera que de DICKO désormais, mais je l’assume ».
« Activité subversive »
L’imam Mahmoud Dicko est en Algérie depuis le mois de décembre. Il y a reçu des soins médicaux et a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune en personne, ce que les autorités de Bamako qualifient d’« activité subversive ».
Récemment, la CMAS, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko, a été dissoute le mercredi 6 mars, en Conseil des ministres. Mais la CMAS conteste les accusations lancées à son encontre et ne compte pas se laisser faire.