« La misère actuelle n’est pas liée au nombre de personnes », Bertin Koovi contredit Patrice Talon
Contrôler les naissances afin de maîtriser le développement. Les béninois ne font pas unanimité sur la question. Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, Bertin Koovi livre son analyse et prend le contre pieds du gouvernement de la rupture et de son chef.
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Les dix millions de béninois d’aujourd’hui sont loin de constituer un problème pour le développement de leur pays. C’est en substance, la position du promoteur de l’économie fondamentale, Bertin Koovi sur le débat suscité par le président Patrice Talon qui envisage sérieusement d’asseoir une politique de contrôle des naissances.
Dans une tribune qu’il a rendu public, l’apôtre de l’économie fondamentale démontre que tout réside dans le modèle économique. Aussi conseille-t-il aux gouvernants, d’orienter leur politique vers l’économie fondamentale pour avoir une population utile, tournée vers la création de richesse.
Pour Bertin Koovi, le paysan fait beaucoup d’enfants afin d’avoir une main d’œuvre au champ. « Ce n’est pas par irresponsabilité, non. Il est tout à fait rationnel dans son choix de la taille de sa famille. Si l’agriculture est mécanisée, plus besoin de plusieurs enfants pour faire le champ. Le paysan a plusieurs femmes parce qu’il a besoin de main d’œuvre. Ce n’est pas pour avoir plusieurs sexes à disposition« , a expliqué l’acteur politique.
Poursuivant son analyse, le président de l’Alliance Iroko fait remarquer qu’au village, le nombre d’enfants est très rationnel. Mais l’Etat prend ces enfants pour les scolariser dans une économie qui n’a aucun projet pour eux à la fin de leur formation. « C’est toute la base du problème. Une économie fondamentale va former les enfants à savoir lire et écrire pas pour quitter leur métier de base mais pour se servir de la capacité de lire et écrire pour mieux faire leur champ, leur artisanat, leur élevage, leur pêche, leur apprentissage à un métier pratique« , souligne Bertin Koovi.
Pour le chantre de l’économie fondamentale, l’Etat peut former un certain nombre dont il a besoin pour être fonctionnaires, pour être dans les métiers de service, dans la santé etc. Mais les autres doivent aller à l’école pour avoir les connaissances de base qui leur seront utiles dans leur métier. C’est, dira-t-il, la politique de planification d’un Etat sérieux.
« Il faut que l État investisse à valoriser les terres agricoles afin de les mettre à disposition du paysan pour le travailler et payer l’investissement de l État. Le jour où les Béninois seront prêts à construire un programme de développement je suis là pour les guider. Ce qu’on fait aujourd’hui est sans fondation, c’est ce qu’on fait depuis 1960. Au moins aujourd’hui on le fait avec conscience. C’est utile mais il faut lui ajouter d’autres pans qui sont plus indispensables. Je considère que le gouvernement du Président Patrice Talon construit les infrastructures de base pour un développement, maintenant il faut un plan de développement et ça, c’est en construisant une économie fondamentale que cela pourra vraiment servir« , analyse-t-il.