L’Afrique et l’Ukraine sont « dans le même bateau », selon le chef de la diplomatie ukrainienne
L’Afrique et l’Ukraine sont « dans le même bateau », a déclaré jeudi le chef de la diplomatie ukrainienne, affirmant que « chaque roquette russe ne frappe pas seulement les Ukrainiens, mais touche aussi la qualité de vie des Africains ».
Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères. © AFP
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, était en tournée la semaine dernière et en début de semaine sur le continent africain. Le chef de la diplomatie ukrainienne a évoqué au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Kenya les attaques militaires de son voisin la Russie depuis plusieurs mois.
« Nous sommes dans le même bateau », a martelé M. Kouleba lors d’une conférence de presse virtuelle organisée avec des médias africains, évoquant notamment l’impact de la guerre sur « la sécurité alimentaire mondiale ». Il a ajouté que « 830.000 tonnes de céréales ont été livrées à des pays africains » depuis juillet.
M. Kouleba a également souligné l’abstention de la Centrafrique, « un pays qui dépend militairement de la Russie » où sont déployés depuis plusieurs années des mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner. « Le plus gros investissement de la Russie en Afrique est l’envoi de mercenaires de Wagner », a-il affirmé.
Les pays africains ont été au centre de toutes les attentions
Mercredi 12 octobre, à New York, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) réunie en urgence a adopté – avec 143 voix pour, face à 5 pays contre et 35 qui se sont abstenus – une résolution qui condamne l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie. Fait marquant : plusieurs pays africains ont fait évoluer leur position, notamment, vis-à-vis de Moscou.
Il faut dire que depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, les pays africains sont divisés. Le vote du Sénégal – qui a voté pour la résolution – était particulièrement scruté, car le pays assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine. Jusqu’à tout récemment, le président Sall invoquait la diplomatie de non-alignement de son pays. Il s’est défendu dans un entretien récent, avec les médias français France 24 et RFI, d’être « complice » d’une agression russe, mais dit condamner l’invasion et reconnaître qu’il y a un agresseur.