Le rappeur iranien Toomaj Salehi, une figure emblématique des manifestations en Iran en 2022, a été condamné à mort pour « corruption sur terre ». Ce rappeur populaire avait soutenu dans ses chansons et sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort de Mahsa Amini.
Toomaj Salehi, artiste hip-hop, a soutenu les manifestations qui ont éclaté en Iran en 2022 suite à la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument porté un « hijab inapproprié ». Alors que les autorités ont affirmé qu’Amini était décédée d’une crise cardiaque et avait été transportée à l’hôpital, sa famille a accusé la police de sa mort, affirmant qu’elle avait été battue et avait subi des lésions cérébrales.
Pendant les manifestations, Salehi était considéré comme l’un des « leaders des émeutes qui ont encouragé la violence », selon le site Iran International citant l’agence de presse Fars, affiliée aux Gardiens de la révolution iraniens qui soutiennent un code vestimentaire islamique strict pour les femmes.
Arrêté en octobre 2022 puis libéré, Salehi a été condamné pour une première fois en 2023 à six ans de prison, évitant ainsi la peine de mort après une décision de la Cour suprême. Libéré sous caution en novembre dernier, le rappeur avait été arrêté de nouveau moins de deux semaines après, alors qu’il venait de dénoncer ses conditions dans une vidéo.
« La première section du tribunal révolutionnaire d’Ispahan (…) a condamné Toomaj Salehi à mort pour corruption sur Terre« , a déclaré l’avocat du chanteur, Amir Raisian, cité par le journal réformateur Shargh. Ce tribunal avait accusé Toomaj Salehi d' »incitation à la sédition, rassemblement, conspiration, propagande contre le système et appel aux émeutes« , selon l’avocat.
Le tribunal iranien n’a pas encore confirmé la sentence. Cependant, Salehi dispose de 20 jours pour faire appel de la décision. « Nous ferons certainement appel de ce verdict« , a déclaré son avocat.
Dans une vidéo postée le 28 octobre 2022, Salehi déclarait : « C’est une révolution et chaque action que nous prenons est essentielle pour y parvenir. » En octobre, Il a reçu le Prix de la liberté d’expression artistique 2023 décerné par Index on Censorship, une organisation dédiée à la défense de la liberté d’expression.
