La situation de Foniké Mengué et Billo Bah, deux figures de proue de l’opposition guinéenne, continue de susciter une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Enlevés depuis trois mois à leur domicile par des membres des forces armées, les deux militants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) sont portés disparus.
Dans une déclaration commune sans précédent, le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ont exprimé leurs « craintes grandissantes » quant au sort réservé à ces deux opposants. Les experts onusiens évoquent notamment des risques de torture, de mauvais traitements, voire d’exécutions extrajudiciaires.
Selon RFI, Foniké Mengué et Billo Bah auraient été transférés sur l’île de Kassa, située au large de Conakry, peu après leur enlèvement. Ces informations, si elles se confirment, alimentent d’autant plus les craintes sur le sort des deux hommes.
Aua Baldé, membre du Groupe de travail sur les disparitions forcées, a souligné l’absence de toute réponse de la part des autorités guinéennes face aux multiples demandes d’informations. « Nous n’avons reçu aucune réponse du gouvernement guinéen », a-t-elle déploré.
Par ailleurs, cette nouvelle alerte de l’ONU intervient alors que la Guinée est régulièrement pointée du doigt pour les violations des droits de l’Homme commises depuis la prise de pouvoir par la junte militaire en 2021.