« C’est tellement accablant que personne ne peut rester dans le déni », a décalré Olivier Savignac, président de l’association de victimes « Parler et revivre ». La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) en France a estimé qu’au moins 216.000 mineurs avaient été victimes de tels abus depuis 1950, a annoncé son président Jean-Marc Sauvé, lors d’une conférence de presse ce mardi.
Déflagration pour l’Église catholique de France et au-delà : la Commission « Sauvé », qui a enquêté sur l’ampleur de la pédocriminalité, a publié ce mardi ses conclusions accablantes, estimant à 216 000, le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux depuis 1950. 216 000 mineurs ont fait l’objet d’abus sexuels de la part de clercs ou de religieux catholiques en France, de 1950 à 2020, selon les conclusions du rapport « Sauvé ».
Sans attendre la publication du texte, le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, a fourni à l’AFP une « estimation minimale » de « 2 900 à 3 200 pédocriminels », établie sur la base d’une étude approfondie des archives de l’Eglise, de la justice et de la police judiciaire, mais aussi grâce aux articles de presse et aux témoignages reçus par la commission.
216 000 victimes depuis 1950
Selon Olivier Savignac, qui s’appuie sur une estimation réalisée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) pour le rapport, ces prêtres et religieux ont fait 216 000 victimes depuis 1950. « C’est un séisme, c’est un ouragan, c’est un tsunami et il faut que ce soit un tsunami parce qu’aujourd’hui, quand on voit les chiffres, c’est tellement accablant que personne ne peut rester dans le déni, au sein de l’Eglise catholique et dans la société tout entière », a-t-il déclaré lundi 4 octobre.