Exercice militaire conjoint entre le Bénin et la France: renforcement des capacités des forces armées béninoises
Du 14 au 19 novembre 2024, le Bénin a accueilli une initiative bilatérale majeure marquée par l’escale du porte-hélicoptères amphibie français Dixmude. À cette occasion, un exercice militaire conjoint intitulé Zangbétô a réuni une cinquantaine de soldats français et plus d’une centaine de militaires béninois issus de différentes unités des Forces armées béninoises.
Image d’illustration
Durant cet exercice, les soldats béninois ont bénéficié de formations intensives sur des compétences stratégiques telles que la reconnaissance et la neutralisation des engins explosifs improvisés, ainsi que la conduite des véhicules blindés de dernière génération, notamment les Griffon, réputés pour leur robustesse et leur polyvalence. Les formations ont également inclus des techniques de dépollution après explosion ou contamination et des stratégies de riposte face à des attaques terroristes. Ces enseignements visent à renforcer les capacités des forces béninoises pour mieux protéger l’intégrité du territoire national.
L’exercice s’est conclu par une manœuvre amphibie permettant le réembarquement des troupes à bord du Dixmude, démontrant la polyvalence de ce navire dans les opérations conjointes.
Une coopération multidimensionnelle
Au-delà de l’entraînement pratique, cet exercice s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération entre le Bénin et la France. En plus de partager leur expertise, les forces françaises transfèrent des équipements et technologies pour renforcer l’autonomie des forces béninoises. Ce partenariat, encadré par un accord signé en 1975, implique également la présence d’experts français dans des institutions stratégiques comme l’état-major, la marine nationale ou encore des centres de formation spécialisés tels que le Centre de perfectionnement des actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (CPADD).
Quel est le rôle clé des coopérants français au sein des forces armées béninoises?
Lors d’un entretien avec la presse dans le cadre de l’exercice militaire conjoint franco-béninois, le lieutenant-colonel Baptiste Aubier, coopérant français auprès des Forces armées béninoises et qui joue un rôle clé dans la formation militaire, a récemment levé un coin de voile sur la spécificité de ce rôle.
A l’en croire, le cadre juridique de cette coopération repose sur un accord signé en 1975, régissant le détachement de personnels français au sein de diverses institutions béninoises, telles que l’armée, la police et les douanes. Ces experts, bien qu’ils ne soient pas diplomates, interviennent directement au service de structures locales, notamment l’état-major, la marine nationale, ainsi que des établissements de formation militaire comme l’Académie logistique de Ouidah et le Centre de perfectionnement des actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (CPADD).
Collaborant avec la Direction des écoles et des sports des forces béninoises, il participe à la mise en œuvre de projets pédagogiques allant de l’enseignement initial au lycée militaire en passant par des formations avancées comme celles de l’École de guerre. Il facilite également l’envoi de stagiaires béninois en France et la venue de formateurs français pour des sessions spécialisées.