[Exclu] « J’ai connu les pires moments de ma vie en prison », Nadine Okoumassoun à cÅ“ur ouvert
Après avoir passé 1 an 4 mois en prison, Nadine Okoumassoun est depuis quelques jours libre de ses mouvements, mais sous contrôle judiciaire. Dans cette interview exclusive accordée à BENIN WEB TV (BWTV) , la jeune opposante raconte son séjour carcéral et lève un coin de voile sur les perspectives de son militantisme politique.
Nadine Okoumassoun, activiste politique
BWTV : Comment avez-vous vécu tous ces mois de privation de liberté ?
Nadine Okoumassoun : Savez-vous, la prison reste ce qu’elle est . Un lieu par excellence de la stagnation de l’humain. Un prisonnier ne peut pas signer un contrat. En prison, on renonce d’une manière ou d’une autre à ses projets et à une bonne partie de sa vie qu’on ne peut plus mener à sa guise. C’est encore plus compliqué quand on est détenu politique.
Vous pouvez déjà imaginer l’atrocité qu’on nous aurait fait vivre. J’ai connu les pires moments de ma vie en prison. On nous a fait voir de toutes les couleurs. Les séquelles, je les garde encore et je les inscrirai dans un document pour ma progéniture et la génération future pour leur dire qu’à un moment sombre de l’histoire de notre vie, j’ai été privée de ma liberté pendant 1ans 4 mois, parceque j’ai défendu la nation contre ses bourreaux. Mais que jamais, je n’ai satisfait à leur envie de me voir abandonnée la lutte contre l’imposture, les fausses promesses et les mensonges ; que ni la prison, ni les représailles ne m’ont fait fléchi.
Quelles sont les raisons avancées par la justice pour justifier votre incarcération ?
Il m’a été reprochée d’appartenir à un groupe terroriste qui dans le cadre des présidentielles ont voulu porter atteinte à la sûreté de l’État. C’est-à-dire que nous avons voulu détruire les institutions de la République pour des fins politiques.
Je n’ai pas perdu ma féminité pour m’adonner à des actes de violences qui ont vocation à détruire les institutions de cette république qui nous a vu naître et nous a tout donné. Tous les béninois savent que j’ai été emprisonnée pour mes opinions. J’ai été emprisonnée parceque j’ai osé défendre mon droit, mon pays, conformément aux dispositions de la Constitution dans son article 42 : « La défense de la nation est un devoir pour tout citoyen ».