En plus d’avoir les grades du CAMES, pour être enseignant du supérieur au Bénin, il faudra désormais une qualification complémentaire. Ces propos tenus par Patrice Talon lors de l’installation de la délégation générale au contrôle et à l’éthique dans l’enseignement supérieur n’est pas resté sans réaction.
Au cours de la cérémonie d’installation des membres de la Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’enseignement supérieur, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a affirmé que « celui qu’on dénomme communément professeur d’université devra être un expert dans sa discipline, et son expertise devra régulièrement être évaluée par d’autres experts de renommée internationale. Il devra savoir transmettre ses connaissances et être d’un professionnalisme irréprochable ; il devra aussi et surtout s’interdire toute relation ou tentative de relation amoureuse avec son apprenant« .
Ces propos du président de la République a suscité la réaction du Secrétaire général du Syndicat Autonome de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (Synares), Dr Gabin Tchaou.
Pour lui, c’est bien le Bénin qui a signé une convention avec le CAMES depuis 1972 afin que l’évaluation des enseignants du supérieur se passe à l’international. Il ne comprend pas pourquoi plus de 50 ans après on veut faire rétropédalage. « C’est une désapprobation totale pour ce qui est de ma part« , s’insurge-t-il.
L’universitaire demande au président de la République de ne pas suivre les conseils des personnes recalées aux examens du CAMES et qui, désespérément se battent pour leur intérêt. « Il ne faudrait pas que ceux qui tentent et qui échouent parce qu’ils n’ont pas pu travailler correctement, induisent le président de la République en erreur« , prévient-il.
Le secrétaire général du Synares rappelle l’Etat à ses responsabilités et confirme que les enseignants du supérieur sont déjà des experts dans tous les domaines. « Pour être un bon enseignant, il faut toujours se déplacer pour aller voir en dehors de ce que vous avez dans vos ouvrages. Venez sur le campus et demandez comment les gens se débrouillent dans les laboratoires. Il faut construire des infrastructures pour les universités, équiper les laboratoires, financer la recherche. Ce que le gouvernement ne fait pas du tout« , déplore-t-il.
Le syndicaliste conclut de façon tranchée « qu’on ne peut pas accepter faire évaluer quelqu’un à l’international et revenir dire qu’il faut une qualification complémentaire« , martèle-t-il.