Alors que le président français Emmanuel Macron a changé de ton avec l’Algérie après avoir tenu des propos qualifiés d’inadmissibles par Alger, un haut responsable algérien a indiqué que cette crise est loin d’être terminée.
« Je pense qu’il vaut mieux se parler et aller de l’avant », a déclaré le président français. « Il y a sans aucun doute des désaccords, mais la vie est faite pour parler des désaccords et les partager », a ajouté Macron après que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France et fermé son espace aérien aux avions militaires français agissant dans le Sahel. Des décisions pour protester contre des propos tenus par Macron sur l’Algérie et n’ont pas été du goût des autorités.
Cependant, alors qu’on pense que cette crise pourrait se dissiper dans les prochains jours comme cela a souvent été le cas entre les deux pays, un haut responsable algérien a averti que cette crise pourrait perdurer. « Cette fois, la crise ne va pas disparaître », a déclaré un responsable du gouvernement algérien contacté par MEE.
Le responsable a noté que 2022 sera marquée à la fois par les élections présidentielles françaises, « avec des questions telles que l’immigration et l’identité à l’ordre du jour », et le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, deux événements où les commémorations et les questions d’immigration sont imbriquées à la fois pour Paris et Alger.
« Il est regrettable que ces déclarations incontestées d’une si haute autorité française adoptent un discours sur l’Algérie qui s’adapte à chaque élection imminente, faisant de notre pays un sujet de débat récurrent et un problème de politique interne », a poursuivi l’ancien ministre et ambassadeur algérien Abdelaziz Rahabi dans un communiqué de presse. « Il y aura inévitablement des répercussions dans différents domaines de coopération », a poursuivi le haut fonctionnaire.
Parallèlement, une source officielle a indiqué au site TSA que l’Algérie allait « procéder à une évaluation approfondie de ses relations financières et commerciales avec la France », a rapporté MEE. « Nous nous réservons la possibilité de rediriger, en toute souveraineté, certains flux de financement vers d’autres partenaires qui seront plus prévisibles, plus cohérents et, surtout, plus soucieux de l’égalité souveraine des nations », a expliqué la source citée par MEE.