Coopération: le Premier ministre burkinabé crache ses vérités à l’ambassadeur de France
Le Premier ministre burkinabé, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a discuté mardi, de la coopération militaire et civile franco-burkinabè et la situation sécuritaire au Burkina Faso, avec l’ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade. C’est la première rencontre entre les deux personnalités depuis la prise de fonction du chef de la Primature burkinabé.
Appolinaire Kyelem de Tambela, @ Primature Burkina
« Cela fait six ans que le Burkina Faso est acculé et ça n’émeut personne », s’est indigné Me Kyelem de Tambela lors de son entretien avec le diplomate Français en poste à Ouagadougou. Sans langue de bois, il a rappelé à l’ambassadeur Luc Hallade, que son pays a fait montre d’une sollicitude différente quant il s’est agit de venir en aide à l’Ukraine dans le récent conflit qui l’oppose à la Russie.
Pour le Premier ministre, cette attitude de la France interroge sur « la franchise des relations d’amitié et de coopération qui lient nos deux pays ». Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a été un peu plus clair : « les Burkinabè cherchent une bouée de sauvetage pour leur pays ; et si cette bouée de sauvetage doit provenir d’un autre pays autre que la France, pourquoi pas ? » a-t-il déclaré.
VDP et ONGs françaises
Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a aussi souligné que les efforts des partenaires doivent se focaliser sur les aspirations profondes du peuple burkinabè, un peuple engagé à se défendre pour la liberté, contre la barbarie et le terrorisme. C’est en cela que se justifie le lancement de l’opération de recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) a-t-il expliqué.
Sur ce dernier point, il a indiqué que la France pourrait aider cette résistance populaire en fournissant des armes et des munitions et en prenant également en compte la prise en charge financière des braves combattants.
L’ambassadeur de France a fait part au chef du gouvernement burkinabé de ses inquiétudes quant à l’impossibilité pour les ONG françaises installées au Burkina Faso, de se déplacer sur le terrain pour leurs activités. Il est également revenu sur les manifestations au niveau de l’ambassade de France, demandant le départ des Forces spéciales du Burkina.
« C’est la raison pour laquelle vous devez nous aider à avoir le matériel nécessaire pour venir à bout du terrorisme », a souligné le Premier ministre à propos de l’impossibilité pour les ONG françaises de travailler. Pour le cas du départ ou du maintien des Forces spéciales françaises, il a indiqué que toutes les options étaient sur la table.