C1: Carlo Ancelotti, entraîneur tout en rondeur devenu le plus grand
« Carlo ne s’énerve jamais »: signée de son ancien joueur Paolo Maldini, la phrase résume la personnalité de Carlo Ancelotti, dévoreur de trophées et adepte du management doux sur le banc du Real Madrid, devenu samedi le premier entraîneur à soulever une quatrième Ligue des champions.
Image d’illustration
Rappelé sur le banc madrilène l’été dernier après un premier passage (2013-2015) déjà couronné d’un sacre européen, « Carletto », 63 ans le 10 juin, a retrouvé un poste à la hauteur de son talent pour continuer à écrire sa légende. Son style tout en flegme, que son fameux sourcil gauche levé trahit à l’occasion, paie toujours: fin avril, « Il Mister » est devenu le premier entraîneur de l’histoire à remporter les cinq grands championnats du football européen grâce à la Liga conquise avec le Real.
La photo du natif de Reggiolo (nord de l’Italie), mèche blanche, lunettes noires et cigare à la bouche parmi ses joueurs hilares, a alors enflammé les réseaux sociaux. « Les joueurs sont mes amis », a souri le technicien, et ces derniers le lui ont bien rendu samedi.
Avec ce nouveau sacre européen, l’Italien s’est installé seul au panthéon du football en remportant sa 4e Ligue des champions sur un banc (2003 et 2007 avec l’AC Milan, 2014 et 2022 avec le Real), devant les immenses Zinédine Zidane et Bob Paisley (trois trophées chacun).
« Gentil gros ours »
La carrière d’Ancelotti avait pourtant connu quelques trous d’air ces dernières années, à Naples (2018-2019) puis Everton (2019-2021), des clubs d’un standing inférieur aux habitudes de l’Italien, après son échec – relatif – à la tête du Bayern Munich où il avait remporté la Bundesliga en 2017.
Maldini, l’ancien capitaine de l’AC Milan, l’a souvent décrit comme un « gentil gros ours » incapable de coups de sang: « Ça ne peut arriver que quand il mange, car une fois qu’il tient une fourchette, il faut une armée pour l’arrêter! »
C’est ce calme, cette bonhomie, et aussi une immense expérience de la gestion humaine et de la science tactique (son fameux schéma en « arbre de Noël »), qui ont valu à Ancelotti, épaulé au quotidien par son fils et adjoint Davide, le soutien et l’affection des poids lourds du vestiaire du Real.