Bénin: tous les détails sur la condamnation d’un employeur libanais pour harcèlement sexuel
Directeur d’une grande entreprise au Bénin, l’homme avait été acquitté en 2018 en première instance par le Tribunal de Cotonou dans l’affaire de harcèlement sexuel en milieu professionnel. En appel, le ministère public avait requis une peine d’emprisonnement avec sursis pour ce libanais et une amande de 15 millions à la victime pour les dommages et intérêts, mardi 5 janvier 2021.
Image d’illustration
Mardi 5 janvier 2021 avait eu le procès en appel dans le dossier qui oppose dame C.V. et son ex-employeur libanais, S.B. En 2018, l’employeur avait été acquitté des accusations de harcèlement sexuel mais condamné par le Tribunal pour violence et voies de fait assortie d’une caution de 500 mille fcfa et un dédommagement d’un (01) million de fcfa à la victime.
Sur le même dossier: Bénin : une affaire de harcèlement sexuel en milieu professionnel devant la justice
« J’étais effondré du jugement. Comment peut-on parler de violences et voies de faites dans un contexte professionnel sans qu’il n’y ait au préalable harcèlement sexuel ? » avait confié la victime, le cœur dans la gorge, à Bénin Web TV en 2018. « J’ai trop souffert de tout ce que j’ai vécu… Les séquelles sont énormes et à la limite irréversibles. (…) Je me retrouve sans emplois à 38 ans avec 02 enfants parce que j’ai décidé de garder ma dignité » a-t-elle laissé entendre.
Les deux parties ont fait appel du jugement
En juin 2018, dame C.V a fait appel. En appel, après les débats, les plaidoiries et la réquisition du ministère public avaient été fixées au 22 décembre 2020. Mais, le 22 décembre, l’employeur libanais et ses avocats ont brillé par leur absence. Le juge a ainsi renvoyé le dossier au 05 janvier 2021. Ce 05 janvier, les plaidoiries et réquisitions du ministère public ont eu lieu mais, toujours en absence de l’employeur libanais. Une situation qui a offusqué le ministère public.
Dans sa plaidoirie, Maitre Robert Dossou a demandé une condamnation ferme du DG pour harcèlement sexuel avec un paiement de 25 millions à la victime pour dommages et intérêts, également un paiement du franc symbolique à l’ONG CALVIF qui s’est constituée partie civile. Le ministère public a requis contre S.B. le paiement d’une somme de 15 millions à la victime pour les dommages et intérêts et un franc symbolique à l’ONG CALVIF. Le juge a mis sous délibéré pour donner le verdict le 02 mars 2021.
Menaces et intimidations…
Il faut noter que lors des débats, l’avocat de l’employeur libanais dans sa plaidoirie a dit que la victime a payé Bénin Web TV (qui avait publié un article sur le sujet le 15 Fév 2019) afin de parvenir à escroquer son client. Demandant qu’on classe le dossier parce la victime a pour objectif de salir l’image d’un employeur respectable, honnête, qui gère une grande société industrielle de plus de 500 employés, l’avocat a qualifié la dame de manipulatrice, d’escroc et de tous les noms d’oiseaux. Dans la foulée, une convocation à la brigade des mœurs avait été adressée au rédacteur de l’article ainsi que le Directeur de Benin Web TV.