Depuis sa cellule à Lomé, l’homme d’affaires et candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Gabriel Laurex Ajavon, a adressé une lettre ouverte au président béninois Patrice Talon.
Dans ce courrier, il revient sur les circonstances de son arrestation et formule des recommandations pour la réconciliation nationale.
Selon Gabriel Ajavon, ses déboires ont commencé après son appel à voter pour l’opposition lors des législatives du 8 janvier 2023. Il raconte avoir quitté le Bénin pour Lomé le 23 janvier 2023 pour des raisons professionnelles. Le lendemain, la Brigade économique et financière (Bef) a déposé une convocation dans l’un de ses bureaux, l’invitant à se présenter le 25 janvier. Pourtant, dès le 24 janvier, Interpol Bénin aurait demandé à son homologue togolais de l’interpeller, ce qu’il juge comme une atteinte à ses droits.
« Je ne suis pas un délinquant. Mon casier judiciaire est vierge au Bénin comme au Togo« , écrit-il, affirmant que l’affaire pour laquelle il est poursuivi relève d’un conflit commercial et non d’une infraction pénale.
Un appel à la grâce présidentielle
Dans sa lettre, Gabriel Ajavon dresse un tableau sombre de l’état du vivre ensemble au Bénin. Il plaide pour un retour à la Constitution de 1990, qui a permis l’ascension de Patrice Talon au pouvoir.
« Pas de conférence nationale, pas d’amnistie, mais une grâce présidentielle. Rien qu’en faisant cela, vous obtiendrez le pardon de la moitié des Béninois », suggère-t-il.
Vers des élections inclusives en 2026
Gabriel Ajavon exhorte également le président Talon à organiser une élection présidentielle libre, inclusive et transparente en 2026.
Selon lui, le prochain président devra bénéficier de la légitimité des urnes pour relever les défis auxquels le Bénin fait face.
Cette lettre s’inscrit dans un climat politique marqué par des tensions entre le pouvoir en place et certains opposants en exil ou en détention. Reste à savoir si cet appel à l’apaisement trouvera un écho auprès des autorités béninoises.