Laurent Mètongnon est sorti de prison le mercredi 23 novembre 2022, après 5 ans de prison ferme. A l’occasion d’une manifestation d’accueil organisé en son honneur par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb), le syndicaliste a donné de la voix et montré qu’il est de retour dans la lutte.
Laurent Mètongnon ne perd pas du temps. Il a repris du service aux côtés de ses camarades syndicaliste dès sa sortie de prison. L’homme n’a pas perdu son militantisme et son engagement au profit des travailleurs et de la masse. Avec un ton ferme et déterminé, il s’est adressé aux militants de la Cstb qui se sont fortement mobilisés pour lui rendre hommage.
« Depuis la prison, j’ai appris que ‘vous allez en souffrir, mais vous n’y pouvez rien’. Mais je constate que vous pouvez beaucoup de chose », a lancé le syndicaliste et pour faire allusion à la phrase à polémique du président Patrice Talon. Selon Laurent Mètongnon, lui et ses camarades de lutte avaient déjà vu de loin, tout ce qui se dénonce aujourd’hui dans la gouvernance du régime, sans être des visionnaires.
« Nous n’étions pas des visionnaires… »
« Nous avions déjà parlé des lois scélérates en 2017. Lorsque nous étions au sitting à Porto-Novo, nous n’étions pas des visionnaires. Mais tout ce qui arrive aujourd’hui, les secteurs vitaux qui vont tomber dans l’escarcelle d’un groupe ; nous l’avions dit et nous avions également fait une proposition », a rappelé Laurent Mètongnon.
Face aux revendications portées par la Cstb, dont il est membre, Laurent Mètongnon invite à une unicité d’action. « Mettons nous ensemble et voyons ce que nous pouvons faire ensemble », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le syndicaliste n’a pas manqué de remercier le peuple béninois qui ne l’a pas abandonné à son triste sort. « J’ai eu le soutien du peuple béninois tout entier. Ils ont voulu que je sois libéré plutôt, ils ne l’ont pas eu ; mais la fin de la peine est arrivée et me voici parmi eux, avec mes co-détenus », a conclu Laurent Mètongnon.
Condamné dans une affaire de « corruption et d’abus de fonction »
Les faits qui avaient été portés à sa charge sont survenus pendant qu’il était Président du Conseil d’Administration de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Lui et ses co-accusés auraient fait des placements de fonds de la Société dans une banque contre des rétrocommissions. Le syndicaliste avait été poursuivi pour « corruption et abus de fonction ».
A toutes les étapes de la procédure, le syndicaliste avait rejeté les accusations. Ses avocats avaient même soulevé l’absence de preuves, mais tout ceci n’avait pas suffi pour convaincre la justice. Il avait été finalement condamné pour 5 ans de prison ferme.