Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) s’est penchée sur le dossier de deux prévenus, lundi 1er juillet 2024. Ils sont poursuivis pour avoir sorti frauduleusement le corps d’une femme de la morgue du Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm).
La disparition du corps d’une jeune femme de la morgue du Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou a conduit à la poursuite de trois agents du centre devant la Criet.
Selon les faits rapportés par Banouto, l’opération a été menée par deux agents en service à la morgue du centre de référence au Bénin. Le troisième agent qui a comparu dans le dossier était un ancien responsable de la morgue au moment où la dépouille a été admise mais n’officiait plus au moment des faits.
Le corps en question est celui d’une femme qui est décédée au service de réanimation. La défunte a été entièrement prise en charge par le centre jusqu’à son décès. Le Cnhu a exigé un remboursement avant de remettre la dépouille aux parents de la défunte. Cependant, les deux agents de la morgue, actuellement en détention provisoire, ont secrètement sorti le corps la nuit et l’ont remis aux parents contre la somme de 500 000 Fcfa, qu’ils ont ensuite partagée. L’affaire a été révélée après les funérailles. Le père de la défunte, cherchant à remercier le plus ancien des deux agents, a malencontreusement composé le numéro de l’ancien responsable de la morgue.
Les accusés ont plaidé coupable
Lors de sa déposition à la barre, l’ancien responsable de la morgue a exprimé sa surprise quand il a été joint par le père de la défunte, qui lui parlait dans sa langue. Informé de la situation, le nouveau responsable de la morgue a procédé à des vérifications et a confirmé que le corps de la défunte n’était plus présent dans les locaux du Cnhu.
Face à cette disparition, les autorités du Cnhu ont rapidement ordonné une enquête approfondie afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Les investigations ont rapidement mené à l’interpellation des deux agents impliqués.
Convoqués devant la Criet, ils n’ont pas tardé à plaider coupables, reconnaissant sans détour avoir sorti le corps moyennant la somme de 500 000 Fcfa. En toute franchise, ils ont révélé le partage de l’argent : le plus ancien, un morguier respecté, a reçu 220 000 Fcfa, tandis que le second, responsable du transport du corps dans son corbillard, a empoché 225 000 Fcfa. Les 55 000 Fcfa restants ont été équitablement partagés entre les membres de la famille venus récupérer le corps.
Déroulement du procès
Au cours de l’audience ce lundi, le représentant du Cnhu a réclamé 1 285 000 Fcfa pour couvrir les frais d’hospitalisation de la patiente défunte. La Cour a exprimé des doutes quant à la sortie du corbillard sans que les agents de sécurité ne le remarquent. En réponse, le représentant du Cnhu a expliqué que les agents de sécurité ne procèdent pas à des fouilles des corbillards et des ambulances, mais a assuré que cette pratique serait rectifiée à l’avenir.
Après des débats animés, le dossier a été reporté au 5 août 2024 pour les réquisitions du ministère public, les plaidoiries des avocats et le verdict de la cour.