Au Togo, plusieurs chantiers routiers à l’abandon, accentuant la peine des populations
Au Togo, la députée de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMP), Madame Brigitte Adjamagbo-Johnson, a tenu une conférence de presse à la suite de sa visite des chantiers de voiries urbaines à Lomé, effectuée le 28 février 2025. Face au retard généralisé, aux abandons de travaux et aux difficultés financières des entreprises adjudicataires, elle dresse un constat alarmant sur l’état d’avancement du projet d’aménagement, d’assainissement et de bitumage de 14,34 km de voiries urbaines, pointant du doigt des études préalables défaillantes, des blocages administratifs et un manque de financement. Elle interpelle le gouvernement sur sa responsabilité et appelle à des mesures urgentes pour mettre fin aux désagréments subis par les populations depuis plus de trois ans.
Chantier routier à l’abandon au Togo
Selon l’élue, les 14,34 km de routes urbaines concernés par le projet de réhabilitation sont loin d’être achevés, alors que certains chantiers ont été lancés depuis décembre 2021. Le constat général est accablant : des retards généralisés avec des taux d’avancement inférieurs à 50 % pour la plupart des sites, des travaux suspendus en raison de paiements en attente, des blocages administratifs qui entravent l’exécution des marchés publics et des dépassements de coûts atteignant jusqu’à 481 % par rapport aux prévisions initiales.
Sur certains chantiers, les délais contractuels sont dépassés de plus de 250 %, et les entreprises se retrouvent dans l’incapacité de poursuivre les travaux. « Les entreprises adjudicataires sont en grande difficulté financière, et cela impacte directement l’avancement des travaux », a dénoncé Mme Adjamagbo-Johnson.
Des problèmes structurels à la base du retard
La parlementaire pointe du doigt la mauvaise qualité des études préalables, qui n’ont pas pris en compte l’existence de réseaux souterrains (eau, électricité, télécommunications). « Les travaux ont été lancés sans une identification rigoureuse des réseaux à déplacer, ce qui a conduit à des surcoûts imprévus et des interruptions« , a-t-elle expliqué.
Ainsi, sur le Boulevard Mobutu, les ingénieurs ont découvert, après le début des travaux, des infrastructures souterraines non répertoriées, obligeant à modifier entièrement le tracé, avec un impact budgétaire considérable. De même, sur la Rue Maria Auxiliadora, l’actualisation du coût du marché a fait grimper la facture de 1,5 milliard à 2,25 milliards de F CFA.
Les retards accumulés dans l’exécution des travaux ont des répercussions directes sur les populations et l’économie locale. Dans plusieurs quartiers touchés (Bebedzi, Vémé, Aligo, Kotokoukondji, Akodesewa, Ablogamé…), les riverains doivent composer avec des routes impraticables, l’accumulation d’eaux stagnantes et une augmentation des accidents.
« Depuis plus de trois ans, les populations subissent des difficultés de circulation, la fermeture prolongée des commerces et même des coupures d’eau et d’électricité dans certains quartiers », a souligné Mme Adjamagbo-Johnson.