Un « coup d’État clé en main »: Candide Azanna௠dézingue la gouvernance Talon
Dans une déclaration acerbe publiée ce jeudi sa page Facebook, Candide Azannaï, président du Parti Restaurer l’Espoir (RE), a vivement critiqué le gouvernement béninois et son porte-parole Léandre Houngbedji. À travers un texte long et détaillé, l’ancien ministre s’en prend à ce qu’il considère comme une « gouvernance de la bêtise » et remet en cause la réalité d’une présumée tentative de coup d’État en septembre 2024, qu’il qualifie de simple « montage politique ».
Oswald Homeky, Colonel Djimon DieudonneÌ TeÌvoeÌ€djreÌ€ et Olivier Boko
Dans sa déclaration sur sa page Facebook ce jeudi, Candide Azannaï affirme que le coup d’État présumé, présenté par les autorités comme ayant été déjoué entre le 23 et le 24 septembre 2024, n’est en réalité qu’une mise en scène destinée à discréditer l’opposition. Selon lui, cette affaire rappelle d’autres événements similaires survenus dans le passé, notamment une tentative de coup d’État en 2013, qui avait impliqué plusieurs personnalités politiques, dont l’actuel président Patrice Talon, et s’était finalement soldée par des ordonnances de non-lieu, prononcées par le juge Angelo Houssou après de longues enquêtes et débats médiatiques.
Pour le président du RE, la récente opération serait une stratégie visant à collecter des éléments compromettants contre certains opposants pour des règlements de comptes politiques.
Le politicien a également critiqué le rôle du porte-parole du gouvernement, Léandre Houngbedji, qu’il accuse de « bassesse » et de « discourtoisie », reprochant à ce dernier de recourir à des « élucubrations » pour tenter de justifier un récit peu convaincant et de détourner l’attention des vraies préoccupations des citoyens. Il lui reproche également d’utiliser un langage condescendant et de manquer de respect envers les critiques de l’opposition, cherchant à discréditer les voix dissidentes par des attaques personnelles et des affirmations infondées.
Pour Candide Azannaï, cette attitude s’inscrit dans une stratégie plus large de marginalisation de l’opposition, visant à étouffer toute contestation. Il va jusqu’à remettre en cause les déclarations du procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), estimant qu’elles ont été utilisées pour orienter l’opinion publique en faveur du gouvernement et masquer des irrégularités évidentes dans la gestion de l’enquête sur le présumé coup d’État, notamment des incohérences dans les preuves présentées et des témoignages controversés qui n’ont pas été vérifiés de manière rigoureuse.
La gouvernance sous le feu des critiques
Azannaï s’en prend également aux méthodes de gouvernance du régime de la « rupture » dirigé par le président Patrice Talon. Il dénonce un pouvoir qui, selon lui, s’est progressivement éloigné des principes de l’État de droit pour instaurer un « État de lois scélérates », où les institutions publiques, notamment la justice, sont instrumentalisées à des fins partisanes. Il parle d’une dérive sectaire, où les lois sont détournées pour favoriser la pérennité du régime en place.
Le président du RE insiste sur l’importance de la transparence dans les affaires judiciaires médiatisées, arguant qu’une fois les éléments d’une enquête rendus publics, les citoyens sont en droit de les commenter.