Le Président congolais, Félix Tshisekedi, qui agit en tant que médiateur désigné par la Communauté économique des États d’Afrique centrale pour résoudre la crise au Tchad, a obtenu un « accord de principe » pour le retour de l’opposant tchadien, Succès Masra, à N’Djamena. Succès Masra était visé par un mandat d’arrêt international et vivait en exil depuis plus d’un an.
La concrétisation de cet accord a eu lieu en présence d’une importante délégation ministérielle congolaise, dirigée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, ainsi que du gouvernement tchadien, représenté par les ministres de la Réconciliation nationale, Abderaman Koulamallah, et de la Communication, Aziz Mahamat Saleh.
L’accord stipule que le retour de Succès Masra ne remet pas en cause son droit constitutionnel à exercer librement ses activités politiques. Le ministre tchadien Abderaman Koulamallah a déclaré aux médias à l’issue de la cérémonie : « Nous souhaitons un bon retour à monsieur Masra. » Cependant, la question du mandat d’arrêt émis contre l’opposant reste en suspens, et le ministre a souligné que c’était à la justice de décider de la suite des actions.
Succès Masra avait quitté clandestinement le Tchad après la répression violente d’une manifestation contre le pouvoir de transition en octobre 2022. Il était recherché pour des accusations telles que « tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel, incitation à la haine et à un soulèvement insurrectionnel », conformément à un mandat émis par la justice tchadienne et transmis à Interpol.
Initialement prévu pour le 18 octobre, le retour de Masra au Tchad avait été reporté sur les conseils du Président Tshisekedi. La junte au pouvoir avait même ordonné aux compagnies aériennes de ne pas rapatrier l’opposant, le qualifiant de « l’un des plus farouches ».
Une satisfaction
Succès Masra, chef du parti « Les Transformateurs », a exprimé sa satisfaction à l’issue de la cérémonie, déclarant que cet accord ouvrait la voie à son retour et à la possibilité d’exercer librement ses activités politiques. Cependant, il n’a pas précisé les conditions de son retour ni les concessions qui ont été faites à cet égard.
Bien que l’accord ait été signé en trois exemplaires, son contenu n’a pas été divulgué à la presse.