Alors que les pays de la CEDEAO ont fermé leurs frontières aériennes et terrestres avec le Mali, la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays, a décidé d’immobiliser ses appareils au sol.
« La MINUSMA doit suspendre temporairement tous les vols. Nous sommes en discussion avec nos partenaires maliens sur le nouveau mécanisme d’approbation des vols de la Minusma », a déclaré un porte-parole de la mission onusienne, ajoutant qu’il s’attendait à une résolution « très rapidement ». La déclaration intervient quelques jours après que le Mali a mis en garde la France dont un avion militaire a « violé son espace aérien ».
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’union monétaire régionale ont sanctionné le Mali la semaine dernière après que son gouvernement intérimaire, installé à la suite des coups d’État de 2020 et 2021, a proposé de retarder les élections prévues jusqu’à quatre ans. Une situation qui a poussé également le Mali à fermer ses frontières et à rappeler ses représentants dans les pays concernés.
Avec un effectif de plus de 15 000 soldats, la Minusma tente de contenir la violence dans le nord et le centre de ce grand pays d’Afrique de l’Ouest, où des groupes islamistes liés à al-Qaïda et à l’État islamique mènent des attaques régulières contre des civils, des soldats et des bases de l’ONU. Une mission dans laquelle elle est aidée par 5000 soldats français mais qui n’a pas empêché la recrudescence des attaques depuis huit ans.
La mission a enregistré environ 230 morts depuis 2013, ce qui en fait la plus meurtrière des missions de maintien de la paix des Nations Unies.