Putsch en Guinée-Bissau : la CEDEAO prend clairement position et menace
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté une posture ferme à l’égard de la crise politique en Guinée-Bissau lors du sommet de son autorité des chefs d’État et de gouvernement, organisé ce dimanche à Abuja (Nigéria). À l’issue de cette rencontre, l’organisation régionale a rejeté le plan de transition proposé par la junte militaire et menacé d’imposer des sanctions ciblées à toute personne entravant le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Dinis N’Tchama, porte-parole des putschistes en Guinée Bissau
Le coup d’État est survenu le 26 novembre 2025, lorsque des militaires ont renversé le président Umaro Sissoco Embaló, suspendant le processus électoral en cours après les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, alors que les résultats n’avaient pas encore été proclamés. Les militaires, se désignant comme le « Comité militaire de haut commandement », ont nommé le général Horta Inta-a à la tête d’un gouvernement de transition.
Cette prise de pouvoir a été condamnée par l’Union africaine qui a suspendu la Guinée-Bissau de ses organes, tout en appelant au respect du processus électoral et à la libération des personnalités politiques détenues.
Réaction de la CEDEAO au sommet du 14 décembre
Lors de son sommet extrordianaire ce dimanche à Abuja, la CEDEAO a fermement rejeté le plan de transition militaire proposé par la junte et appelé à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément à ses engagements en matière de démocratie et de bonne gouvernance.
Le communiqué final adopté à Abuja insiste sur le rejet de toute tentative de légitimer la prise de pouvoir par les armes. L’organisation a réitéré sa position selon laquelle les élections du 23 novembre ont été menées dans un climat libre et transparent, validées par des observateurs internationaux, et que leur interruption constitue une violation flagrante de la volonté populaire.
En cas de refus par les autorités militaires de se conformer aux exigences de la CEDEAO — notamment la libération des responsables politiques détenus et l’organisation d’une transition civile inclusive — l’organisation a averti qu’elle imposerait des sanctions ciblées. Cela inclut des mesures individuelles visant ceux qui entraveraient le retour à un régime démocratique civil et qui obstrueraient la transition vers le rétablissement constitutionnel.
Ces sanctions seraient appliquées conformément aux protocoles de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Elles pourraient comprendre des restrictions de voyage, le gel d’avoirs et d’autres mesures économiques ou politiques ciblées contre les coupables d’atteinte au processus démocratique.