Un rapport indépendant dévoilé ce jeudi 20 janvier en Allemagne pointe la responsabilité de l’ancien pontife, Benoît XVI, qui aurait fermé les yeux sur des cas de pédophilie lorsqu’il était cardinal.
Un rapport commandé par l’Eglise a jeté une ombre jeudi sur la réputation de l’ancien pape Benoît XVI, l’accusant de n’avoir rien entrepris pour empêcher des prêtres de commettre des violences sexuelles sur mineurs dans l’archevêché allemand qu’il dirigea dans les années 80. Le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu’il ne devienne pape, n’a pris aucune mesure pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs, ont affirmé les avocats du cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW) dans ce rapport.
Dans une prise de position transmise aux avocats, le pape émérite de 94 ans, qui vit retiré au Vatican depuis sa démission en 2013, rejette « strictement » toute responsabilité, une position que les experts ne jugent « pas crédible », a déclaré l’avocat Martin Pusch. Car dans deux cas, il s’agissait de membres du clergé qui avaient commis plusieurs agressions attestées, y compris par des tribunaux, souligne-t-il. Les deux prêtres sont restés au sein de l’Eglise et rien n’a été entrepris.
Les auteurs se disent « convaincus » que Mgr Ratzinger, qui dirigea l’archevêché de Munich et Freising, était ainsi au courant du passé pédophile du prêtre Peter Hullermann. Ce dernier était arrivé en 1980 de Rhénanie du nord-Westphalie en Bavière, où il a commis des sévices pendant des décennies sans être inquiété.
En 1986, un tribunal bavarois l’a pourtant condamné à une peine de prison avec sursis. Mais il a alors été transféré dans une autre ville bavaroise, où il aurait récidivé. Il faudra attendre 2010 avant qu’il soit contraint à la retraite. Joseph Ratzinger a nié avoir connu le passé de ce prêtre, dont le cas avait fait les gros titres en 2010, au moment du pontificat de Benoît XVI.