Depuis ce lundi 12 juillet, les jeunes Iraniens peuvent tenter de trouver leur âme sÅ“ur sur une application de rencontre islamique. Les autorités ont lancé l’application de rencontre Hamdam pour favoriser le mariage des jeunes et lutter contre le vieillissement de la population.
Certifiée « islamique » par les autorités iraniennes, Hamdam fait partie de l’arsenal développé par le régime pour stimuler une démographie en perte de vitesse. Il s’agit d’une mesure lancée par l’Iran pour faciliter « des mariages durables et en connaissance de cause » – et contrecarrer la chute de la natalité.
En persan, « Hamdam » signifie « compagne » ou « compagnon ». La particularité de cette application est que, contrairement aux sites de rencontres en Occident, son objectif est de favoriser les mariages. Pour s’inscrire, il faut remplir un formulaire en indiquant notamment ses croyances religieuses. Ces informations sont vérifiées avant que les candidats voient figurer leur nom sur l’application.
Autre différence par rapport aux sites de rencontres occidentaux, et non des moindres : sur Hamdam, seuls les hommes peuvent être actifs. Si un homme manifeste son intérêt pour une femme, les responsables de l’application contactent l’intéressée pour un mariage. L’application a été développée au sein de l’Institut Tebyan pour la Culture et l’Information, un organe étatique iranien, qui répond directement au guide suprême de la révolution, Ali Khamenei. L’application est destinée « à ceux qui cherchent un époux », a précisé Komeil Khojasteh, le directeur l’institut Tebyan.
Doper les mariages et la natalité
L’application « Hamdam » est la dernière née d’une série de mesures prises par les autorités pour stimuler la croissance de la population. Au mois de mars, le parlement iranien avait voté des budgets pour inciter les Iraniens au mariage. Un système de prêt destiné aux jeunes mariés ainsi qu’aux primo-accédants à la propriété avait notamment été mis en place. Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, avait promis de poursuivre ces politiques natalistes.
A travers la facilitation des rencontres, les autorités entendent donner un coup de pouce à la démographie du pays. En Iran, le taux de natalité ne cesse de décroître depuis plusieurs années. En 2020, ce taux est même descendu à un niveau historiquement bas. Par ailleurs, le nombre de nouveaux mariages diminue à hauteur de 7,67 % par an depuis 2015, selon les statistiques officielles. Le nombre de divorces, quant à lui, progresse régulièrement.
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s’était lui-même saisi de la question, en affirmant devant le parlement à l’été 2020 qu’il fallait « donner beaucoup d’importance à la question de la natalité et redouter le vieillissement de la population ». Les autorités iraniennes ambitionnent d’atteindre en moyenne 2,5 enfants par femme, contre environ 2,1 actuellement.